Les professionnels de santé et les assureurs souhaitent coopérer sur la prise en charge des frais médicaux. Selon nos informations, ils devraient officialiser dans les prochains jours leur souhait de travailler main dans la main sur le fonctionnement du tiers payant, le système dispensant les Français d’avancer de leur poche leurs frais de santé pris en charge par l’assurance-maladie et leur complémentaire santé.
Un engagement de collaboration a été signé en ce sens la semaine dernière par les trois familles d’assureurs santé (France assureurs, le Centre technique des institutions de prévoyance et la Mutualité française) avec les Libéraux de santé, une organisation regroupant onze syndicats représentants des généralistes, spécialistes, pharmaciens, infirmiers, chirurgiens-dentistes, orthophonistes, audioprothésistes, etc.
Améliorer le fonctionnement
L’idée de ces professionnels de santé signataires est d’améliorer le fonctionnement du tiers payant afin d’être toujours payé en temps et heure par la complémentaire santé de leur patient. « Aujourd’hui, les solutions techniques ne correspondent pas aux attentes des professionnels », assure une source proche du dossier.
Les intéressés veulent par exemple ne pas avoir de problème de rapprochement entre les informations de règlement qui leur sont envoyées par les complémentaires santé dans leurs logiciels et les paiements qu’ils voient s’afficher dans leur compte bancaire. Ils souhaitent aussi éviter que des changements de mutuelles mal répertoriés débouchent sur des impayés pour eux.
Les libéraux de santé ne s’engagent pas sur un déploiement massif du tiers payant, un sujet qui a fait l’objet de débats houleux par le passé entre les professionnels et les politiques désireux de généraliser ce système. « A partir du moment où vous avez un outil qui fonctionne, cela devrait être davantage déployé », poursuit cependant la même source.
Très présent chez les pharmaciens
Le tiers payant a beau être un moyen de faciliter l’accès à la santé des personnes aux revenus les plus modestes, il est loin d’être proposé par tous les professionnels de santé, toujours soucieux de garder la main sur leurs conditions d’exercice et de s’éviter des tracasseries administratives. Très largement proposé chez les pharmaciens, il est beaucoup moins répandu chez les médecins.
Pour les complémentaires, la signature d’un accord sur le tiers payant avec les professionnels de santé est une façon d’affirmer leur rôle dans le financement du système de santé. Les assureurs, échaudés par les débats de l’an dernier sur la création d’une « Grande Sécu » qui les marginaliserait, redoutent que l’Assurance Maladie se pose en interlocuteur unique des professionnels de santé, y compris quand il s’agit de tiers payant.
Développer la prévention
Les professionnels de santé et les complémentaires souhaitent également travailler ensemble sur la prévention, un sujet cher à Emmanuel Macron . Dans cette veine, l’assureur Klesia et la Confédération des syndicats médicaux français ont signé un accord pour offrir une consultation de prévention gratuite à des salariés du secteur des transports.