Net coup de frein aux créations d’emplois en France

L'emploi salarié dans le secteur privé s'est enrichi d'à peine 3.000 postes sur les trois derniers mois de 2022, après sept trimestres de nette hausse, selon des chiffres provisoires de l'Insee


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Trou d’air passager ou amorce d’un retournement ? L’emploi salarié dans le secteur privé a fait du surplace au quatrième trimestre, progressant en net d’à peine 3.000 postes, selon des chiffres de l’Insee encore provisoires publiés le mercredi. Mi-décembre, l’institut statistique national en attendait encore 29.000 de plus malgré le ralentissement palpable de l’économie. Ce surplace contraste avec la forte hausse de +0,6 % constatée au troisième trimestre qui s’est traduite par près de 120.000 emplois salariés de plus.

Hors intérim, l’emploi salarié dans le secteur privé est stable ou quasi stable dans l’industrie et la construction. Il a même reculé dans le secteur tertiaire marchand, qui a nourri la grande majorité de l’embellie de l’emploi depuis le printemps 2021 : -11.400 postes après +85.000 au troisième trimestre. A l’inverse, le travail temporaire a continué de progresser cet automne, gagnant 6.500 emplois, soit une hausse de 0,8 %, après +1,9 % au trimestre précédent (+14.900 emplois).

Les économistes perplexes

« Cette stabilité fait suite à sept trimestres consécutifs de nette hausse », souligne l’Insee, qui rappelle toutefois que l’emploi salarié dans le secteur privé a progressé de 1,5 % sur l’ensemble de 2022 (soit +304.900 emplois) et qu’il dépasse son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019) de 4,5 % (soit +888.000 emplois).

Le coup d’arrêt ne va pas manquer d’interroger les économistes, perplexes depuis des mois sur les raisons du décalage entre la très bonne santé du marché de l’emploi et le relativement faible niveau de croissance, au détriment de la productivité du travail. A ce stade et en attendant les chiffres définitifs en mars, l’Insee estime que le surplace au quatrième trimestre est relativement proche de ce qu’il prévoyait mi-décembre (+0,1 %).

« Un contexte conjoncturel morose »

« Le ralentissement de l’emploi salarié privé est cohérent avec celui des déclarations d’embauches recensées par l’Urssaf. Concernant les embauches, le ralentissement est plus marqué dans le tertiaire, et en particulier dans le commerce », analyse son responsable de la division synthèse et conjoncture du marché du travail, Yves Jauneau. A ce stade, poursuit-il, les prévisions pour les premier et deuxième trimestre de 2023 (+27.000 et +12.000 respectivement) restent cohérentes avec les scénarios d’activité pour la première partie de l’année publiés mardi (une croissance du PIB de 0,2 % chaque trimestre).

« La stabilité de l’emploi n’est pas surprenante dans un contexte conjoncturel morose. La légère hausse de l’emploi intérimaire est plutôt encourageante pour 2023 », abonde le cabinet Asteres. Pour rappel, le PIB n’a progressé que de 0,1 % au quatrième trimestre.


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