Alors que le pouvoir d’achat est plus que jamais central pour gérer leur quotidien, la mobilité arrive très vite parmi les principaux sujets de préoccupation des Français, derrière l’alimentaire, principale source d’attention. Se déplacer représente un coût pour tout le monde, c’est une évidence, mais pas le même pour tous, que vous soyez dans une agglomération ou en zone rurale…
D’après une étude OpinionWay pour Sofinco dont nous révélons le contenu en exclusivité, cette dépense mensuelle atteint 154 euros par mois. Un chiffre en recul de 20 euros en 2023 par rapport à l’an passé. Mais, nuance Jessie Marius, cheffe de projet chez le sondeur, « il y a des différences notables. Ainsi, si vous êtes dans l’agglomération parisienne, vous ne dépensez que 137 euros. À l’inverse, en milieu rural, cela monte à 179 euros, car la place de la voiture est très importante et impacte énormément le budget mobilité. En Île-de-France, il y a eu des changements de pratique dans certaines zones grâce à l’offre de transports. »
Pour autant, la voiture reste bel et bien en pôle position des moyens utilisés quotidiennement pour se déplacer pour 73 % des Français (+ 2 % par rapport à 2022). La marche arrive en seconde position (51 %, + 7 %) et le vélo se hisse de justesse sur le podium (18 %, + 4) devant le bus (17 %, + 5). Là encore, les différences sont criantes, selon que l’on est citadin ou à la campagne. Marcher dans une grande ville est possible pour se rendre à son bureau, aller voir une exposition ou au restaurant, quand dans certains territoires il faut absolument prendre sa voiture compte tenu des distances.
Limiter son empreinte carbone
« Moi, je n’ai pas le choix, affirme François Siguie, qui effectue son stage de dernière année en notariat en Haute-Garonne. J’habite Toulouse et l’office est à Muret, à 30 kilomètres. J’ai bien essayé le train mais entre les annulations et les retards ce n’est pas possible. Mon frère – avec qui je fais du covoiturage – a tenté le coup. Il a parfois été obligé de prendre des Uber pour arriver à l’heure à son travail, car le train n’était pas là. Vous imaginez la prise de risque quotidienne et l’argent dépensé ! Avec la voiture et malgré les embouteillages, je sais quand j’arrive. » Son diesel lui coûte quand même 180 euros chaque mois à la pompe. Un vrai budget.
« Les réalités sont différentes en fonction des territoires, renchérit Eléonore Quarré, directrice conseil chez OpinionWay. Les pratiques restent très ancrées. Tout dépend beaucoup des alternatives proposées. Nous constatons que les habitudes sont longues à changer et que les transports publics ne se développent pas aussi vite que souhaité. Idem pour le covoiturage. C’est une bonne idée mais le quotidien des uns et des autres est très différent, les impératifs de départ et d’arrivée ne sont pas les mêmes. Donc, cette dernière option est toujours compliqué à mettre en œuvre. »