Exit le « Ségur de la santé », place aux « accords de la Santé ». Ce mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rebaptisé ainsi ce qui n’était en mars qu’un « plan massif pour l’hôpital », selon les termes du chef de l’Etat, et qui se mue à présent en un objet politique encore plus ambitieux. Il y sera question de la réforme de l’hôpital, mais aussi des soins de ville et de la prise en charge du grand âge.
La concertation annoncée dimanche avec les partenaires sociaux, débutera lundi prochain et devra rendre ses conclusions « au plus tard à la mi-juillet ». Certaines des mesures seront inscrites dans le prochain budget de la Sécurité sociale. « Nous bousculerons des corporatismes. Nous serons transgressifs s’il le faut », a lancé Olivier Véran.
Financer la dépendance
Ces « accords de la santé » auront aussi pour enjeu « la création d’un nouveau risque pour répondre aux enjeux du vieillissement et de la perte d’autonomie », a annoncé le ministre. Ouvrir des discussions en vue de créer un nouveau risque , voire une « cinquième branche » de la Sécurité sociale pour financer la dépendance : c’est effectivement ce que prévoient les deux projets de loi relatifs à la dette sociale qui ont été transmis aux partenaires sociaux dans la nuit de mardi à mercredi.
Le ministre de la Santé a félicité les soignants et les professionnels du secteur pour avoir réussi, pendant la crise épidémique, à « briser des silos aussi solides que les pyramides d’Egypte ». « Nous avions tort de ne pas leur faire confiance. Ce n’est plus à eux de changer », a-t-il déclaré, avant de promettre que le système de santé allait bientôt « vivre un renouveau ». Une méthode, l’écoute ; un objectif, la reconnaissance ; une boussole, la confiance, a-t-il ajouté.
13 milliards de reprise de dette hospitalière
Le ministre avait déjà dévoilé les grands axes de la réforme : revalorisation des salaires et possibilité de travailler plus pour ceux qui le désirent – « sans remettre en cause les statuts », relance de l’investissement. A ce propos, Olivier Véran a précisé que la reprise de dette des hôpitaux ne serait pas intégrale, mais d’un tiers, soit 13 milliards d’euros (c’était 10 milliards avant la crise).
Il y aura également un volet pour lutter contre la suradministration et un autre pour des organisations « plus proches des territoires et plus collectives ». L’ex-dirigeante de la CFDT Nicole Notat sera missionnée pour échanger avec les territoires de santé.