Pour le moment, la propagation du très contagieux variant Delta ne perturbe pas la reprise économique. Mais la vigilance s’impose. Tel est le constat de la Banque de France alors que l’obligation de présenter le passe sanitaire est étendue aujourd’hui dans le pays aux restaurants et trains notamment.
Selon la note de conjoncture publiée par l’institution lundi pour le mois de juillet, le niveau d’activité s’est en effet « légèrement amélioré » pendant cette période. Après la levée des restrictions sanitaires, les perspectives sont même plus encourageantes qu’avant dans les transports, les loisirs et les activités culturelles. Dans la restauration, l’activité « se situe désormais à 79 % du niveau jugé normal », contre 69 % en juin, et dans l’hébergement, elle atteint 72 % de ce niveau, contre seulement 54 % un mois plus tôt, selon l’enquête réalisée entre le 22 juillet le 4 août auprès de 8. 500 chefs d’entreprise.
La perte d’activité n’est donc plus que de « – 1 % à -1,5 % sur le mois », par rapport au niveau d’avant-crise, contre -2 % attendus précédemment, estiment les économistes de la Banque de France.
Disparités entre secteurs
S’agissant du mois d’août, ils se montrent toutefois prudents. « L’incertitude sanitaire entraine un aléa spécifique pour ce mois », préviennent-ils. Au vu des anticipations des chefs d’entreprise interrogés, l’activité serait « globalement stable». Mais tous les secteurs ne seront pas logés à la même enseigne. Ceux touchés par la situation sanitaire du pays, comme la restauration, ou les difficultés d’approvisionnement devraient subir une « une légère dégradation ». En revanche, l’activité s’améliorerait dans les autres.
Au mois de juillet dans l’industrie, l’activité est restée globalement stable. Des secteurs comme l’agro-alimentaire et la chimie sont même revenus à leur niveau pré-pandémie. Le taux d’utilisation des capacités de production a toutefois légèrement reculé pour le deuxième mois consécutif pour s’établir à 78 %. Plusieurs secteurs ont enregistré des baisses sensibles : les produits informatiques, électroniques et optiques, les équipements électriques par exemple. Les industries automobile et « aéronautique et autres transports » sont toutefois celles qui tournent le plus au ralenti (respectivement 69 % en juillet contre 72 % en juin et 72 % contre 73 %).
Stable
Le secteur automobile est le premier touché par les pénuries et les goulots d’étranglement provoqués par la reprise économique mondiale. Mais le phénomène gagne du terrain. Près de la moitié des entreprises interrogées par la Banque de France font état de difficultés d’approvisionnement en juillet, un chiffre en progression.
Dans le bâtiment, la proportion des sociétés confrontées à ce problème monte à 60 %. S’ajoutent pour la majorité (54 %) des entreprises du secteur des difficultés de recrutement également tangibles dans les services (53 %), en particulier la restauration et l’hôtellerie, un peu moins dans l’industrie (31 %).
Les réponses des chefs d’entreprise permettent toutefois de tabler sur un maintien au mois d’août de l’activité dans l’industrie et dans les services marchands – hormis la restauration. Elle serait en revanche orientée à la baisse dans le bâtiment où les carnets de commande restent néanmoins très au-dessus de leur moyenne de long terme, selon l’enquête. La Banque de France table sur une hausse du PIB de 5,75% en 2021.