«Ces histoires de coronavirus durent depuis trop longtemps, on a tellement envie de voyager de nouveau». Nombreux sont les Français, qui, comme Antonin, graphiste parisien de 31 ans, se réjouissaient à l’idée d’aller passer les fêtes de fin d’année à l’étranger. Des voyages souvent prévus de longue date et qui se retrouvent sur la sellette en raison de la dégradation des conditions sanitaires et de l’apparition de l’inquiétant variant Omicron.
Interrogé au micro de France Inter ce matin, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, s’est voulu rassurant pour les futurs touristes : «je ne leur dis certainement pas d’annuler», a-t-il insisté, promettant qu’«on ne va pas fermer les frontières européennes».
À l’heure actuelle, ceux qui ont choisi une destination au sein de l’espace Schengen se disent sereins. C’est le cas de Brigitte et Michel, un couple de sexagénaire qui doit passer les fêtes de Noël à Assise en Italie :«on s’est fait vacciner et tout», explique Brigitte, qui se dit donc «confiante». Pour preuve, ils ont déjà réservé les billets d’avion, le Airbnb et la voiture sur place, sans prendre d’assurances annulations. «Au pire on espère qu’en cas de fermeture des frontières on sera au moins en parti remboursé», avance-t-elle.
Confiance au sein de l’Europe
Satisfaction aussi pour Antonin. Avec ses parents, sa sœur et ses enfants, ils avaient pris l’habitude de passer les fêtes à Marrakech. Exceptionnellement, du fait du contexte sanitaire, ils avaient sagement visé une destination plus facile: Séville en Espagne. Avec la fermeture des frontières décidée par le royaume chérifien, on se félicite de cette clairvoyance : «clairement on se dit qu’on a bien fait», rigole-t-il.
Pour lui, comme pour la totalité des gens interrogés, on s’inquiète exclusivement d’une fermeture des frontières ou d’un retour des restrictions. Le risque d’être contaminé semble être lointain. «Mes parents de 67 ans ont fait leur troisième dose et nous, on a rendez-vous bientôt», explique Antonin.
Étrangement, les plus à risque ne sont pas les plus stressés. Toujours pas vacciné, Nicolas, 27 ans, n’a aucun doute sur le fait qu’il pourra traverser les frontières. «Je ferai un test en entrant dans le pays et un en sortant», dit-il bravache. Son projet : partir deux semaines en Aragon avec une amie (elle aussi non-vaccinée) dans un van. Bien conscient de ne pas posséder de passe sanitaire permanent, il a adapté ses vacances en fonction : «on va plutôt faire des randonnées dans les Pyrénées ou des balades en ville mais on évitera les restaurants et les lieux fermés», ajoute-t-il.
Risque de rester bloqué à l’étranger
La différence d’inquiétude est palpable entre les futurs vacanciers qui ont prévu de rester au sein de l’Europe et ceux qui doivent partir plus loin. Lætitia, 27 ans, voit ses deux semaines à Cancún au Mexique avec une amie devenir de plus en plus hypothétiques. Une situation d’autant plus rageante que si le projet date de plusieurs mois, les deux filles ont attendue mi-octobre pour prendre les billets d’avion : «on voulait éviter les mauvaises surprises. On a pensé qu’à cette date-là on y verrait clair», grince-t-elle. Résultat : aucune assurance de prise. Pour le moment seul le billet d’avion a été acheté, ce qui représente tout de même 700 euros par personne. Lætitia reste optimiste «pour le moment on maintient», dit-elle, «on n’a pas du tout réfléchi à un plan B».
Il vaut mieux cependant ne pas partir que ne pas revenir. C’est ce que se dit Najet dont le départ à Zanzibar en Tanzanie normalement prévu pour aujourd’hui a été annulé : «on préfère être bloqué ici que là-bas», explique-t-elle philosophe.