Pouvoir d’achat : le Medef préfère des mesures « ciblées » à un « quoi qu’il en coûte généralisé »

Face à la hausse des prix, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, trouve plus judicieux de prendre des mesures qui ciblent « les gens qui ont vraiment besoin ». Mais aussi de s'attaquer au problème du logement, qui reste le premier poste de dépenses des Français.


France Rennes petrol stations 16th of march 2022. Illustration of a customer filling up with fuel at a petrol station in the Rennes area. With the war in Ukraine, prices have been rising steadily, reaching record highs of over 2 Euros per litre. The beginning of the blockades of the oil depots in Brittany, causes a rush towards the petrol stations which should cause a shortage. Illustration de client faisant leur plein de carburant a une station essence de l agglomeration rennaise. Avec la guerre en Ukraine les prix ne cessent d augmenter, atteignant des records, plus de 2 Euros le litre. Le debut des blocages des depots petroliers en Bretagne, provoque une ruee vers les station essence qui devrait provoquer une penurie.//PATTIERMATHIEU_PATTIER2378/2203161241/Credit:Mathieu Pattier/SIPA/2203161251

« Dans l’inflation telle qu’elle se présente, il y a des choses qui ne vont pas durer […]. Il ne faut pas surréagir et il faut surtout cibler très précisément » les mesures d’aide, a plaidé, ce jeudi sur RTL, le président du Medef. « On ne peut pas imprimer des billets éternellement », a averti Geoffroy Roux de Bézieux, alors qu’ Emmanuel Macron a promis une loi d’urgence sur le pouvoir d’achat . L’inflation, qui a atteint 4,8 % en avril selon l’Insee, pourrait dépasser 5 % dès le mois de mai.

Le Medef « n’est pas pour qu’on continue à faire du quoi qu’il en coûte généralisé », a encore insisté Geoffroy Roux de Bézieux. Sinon, selon lui, la France « risque de se retrouver dans une situation comme celle de la Grèce » qui, à cause de son endettement, avait failli se retrouver en faillite en 2012.

Chèque essence et conférence sur le logement

L’organisation patronale estime donc plus judicieux de prendre des mesures ciblant « les gens qui en ont vraiment besoin ». Par exemple sur ceux « qui prennent leur voiture pour aller travailler » et subissent donc de plein fouet l’envolée des prix, a-t-il plaidé, soulignant que « 80 % des salariés viennent en voiture au travail et avec un prix du super ou du gazole à 2 euros, ça coûte cher d’aller travailler ». Et de rappeler que le Medef a proposé la création d’un « chèque essence » que les entreprises pourraient verser à leurs salariés allant travailler en voiture.

Rappelant aussi que le premier poste de dépenses des Français reste le logement, il a estimé qu’il fallait organiser rapidement une « grande conférence sur le logement ». Ce, dans un contexte où le nombre des permis de construire régresse et les taux d’intérêt augmentent.

Les marges et les salaires

L’accélération de l’inflation frappe aussi les entreprises, qui voient le coût des matières premières flamber. « On est face à des choses qu’on ne connaît pas […]. La dernière fois qu’on a eu une inflation supérieure à 5 % c’était en 1983 je crois, moi j’étais encore à l’école. Donc oui, c’est difficile » pour les entreprises, a encore estimé Geoffroy Roux de Bézieux.

Face à cette situation, « les entreprises jouent leur rôle », en réduisant leurs marges pour ne pas répercuter totalement la hausse de leurs coûts dans leurs prix de vente et, pour certaines d’entre elles, en ayant augmenté les salaires depuis le début de l’année. Des augmentations comprises, selon lui, dans une fourchette comprise entre 3 et 4 %. Mais « évidemment si l’inflation finit à 7 ou à 8 %, il y a aura sûrement d’autres discussions (sur les salaires). Aujourd’hui, c’est trop tôt pour le dire », a admis le patron du Medef.


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