Présidentielle : Emmanuel Macron veut remettre à plat la rémunération des fonctionnaires

Après la haute fonction publique, le président-candidat a annoncé son intention de réformer la rémunération des fonctionnaires en s'appuyant sur le rapport que viennent de remettre Paul Pény et Jean-Dominique Simonpoli.


France's President Emmanuel Macron, and French liberal party La Republique en Marche (LREM) candidate to his succession speaks during a press conference to present his political program ahead of the April 10/24 presidential election in France, in the Paris' suburban city of Aubervilliers, on March 17, 2022. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Il a repris beaucoup de marqueurs de droite dans son programme présidentiel, fragilisant toujours plus Valérie Pécresse , mais pas celui-là. Emmanuel Macron avait promis de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires en 2017 et au final n’en a rien fait. Cette fois-ci, il a choisi de rester silencieux sur le sujet.

Jeudi, lors de la présentation de son programme, il a en revanche promis de lancer un chantier sensible majeur : celui de la remise à plat de la rémunération des fonctionnaires, qu’il a inscrit dans la continuité de la réforme de la haute fonction publique déjà engagée, avec notamment la substitution de l’Institut national du service public à l’ENA et la création d’un corps unique d’administrateur de l’Etat.

Dérapage de l’inflation

La ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a annoncé il y a quelques jours une augmentation générale de la valeur du point d’indice qui sert de base au calcul des salaires de tous les fonctionnaires ; un geste que l’exécutif avait exclu jusque-là. En butte à des accusations d’électoralisme, le président-candidat s’est attaché à arrimer la mesure à son programme. Il l’a d’abord justifiée par le dérapage de l’inflation, « très différente de ce qu’elle a été les huit, dix dernières années » qui rendait « le gel complet du point d’indice […] pas soutenable durablement ».

Mais il a aussi expliqué « accroch [er] la mesure à la réforme en profondeur [de la fonction publique qu’il] souhaite continuer à mener » en s’attaquant à la structure des rémunérations des fonctionnaires autour de deux axes.

Le premier « passera par des mécanismes de revalorisation liés à l’inflation qui sont légitimes », a-t-il précisé. Mais, a-t-il ajouté, « nous devons en même temps rebattre les cartes de l’organisation de la rémunération ». Il a en effet jugé que dans la fonction publique, « la manière dont on a cloisonné les choses [entre les catégories C, B et A] n’est plus adaptée à la réalité ».

« Rendre les carrières plus attractives »

« C’est ce qui fait qu’on a complètement écrasé la courbe des rémunérations entre les catégories », a-t-il insisté, faisant référence au fait que par exemple, non seulement la grille de la catégorie C, mais aussi le bas de la catégorie B soient impactés par les revalorisations du SMIC. Au-delà, il s’agit de « rendre les carrières plus attractives, les progressions plus différenciantes », a souligné Emmanuel Macron.

C’est exactement le sujet du rapport qu’ont remis la semaine dernière à Amélie de Montchalin l’ancien directeur général de l’administration de la fonction publique (DGAFP), Paul Pény, et l’ancien syndicaliste Jean-Dominique Simonpoli. Ce document a été élaboré après plusieurs réunions avec les fédérations de fonctionnaires sur qui Emmanuel Macron compte bien s’appuyer pour sa réforme.

Pas une surprise

Ce n’est pas une surprise. La ministre de la Fonction publique a déjà évoqué le fait que c’est sur la base de ces travaux qu’une éventuelle négociation sur les salaires dans la fonction publique devrait s’engager. Avec pour objectif de « donner à chacun des perspectives réelles d’augmentation salariale, quelle que soit sa position dans la grille, de préserver l’attractivité et de réduire les inégalités entre les métiers pour mieux reconnaître les niveaux de qualification, et enfin d’assurer une situation équitable pour le calcul de la retraite ».

Le document d’une centaine de pages recèle de nombreuses propositions. Il défend en particulier la construction d’« un système à la fois plus équitable et dynamique, reposant sur des garanties-socles et des accélérateurs ». L’idée est de renforcer le poids de la fonction occupée dans la rémunération, en mettant notamment l’accent sur les métiers en tension ou les territoires les moins attractifs, en tenant compte des niveau


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