Début janvier, Bercy dressait un bilan positif de la stratégie baptisée « Nation ETI » lancée il y a deux ans pour que la France comble son déficit d’entreprises de taille intermédiaire (ETI). L’exécutif estimait que ces sociétés employant de 250 à 5.000 salariés ont recueilli les fruits des mesures engagées comme la baisse du taux d’impôt sur les sociétés et des impôts de production, la réforme du droit du travail et du dialogue social ou encore la réforme de la fiscalité du capital.
A moins de trois mois de la présidentielle, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) exprime toutefois de nouvelles attentes. Dans une note réalisée avec l’institut Montaigne et PwC, l’organisation a identifié treize enjeux qui, selon elle, doivent être traités par les candidats. A l’heure où l’Hexagone ambitionne de se réindustrialiser et de revitaliser ses territoires, « les ETI ont un rôle à jouer dans la souveraineté économique du pays », plaide Alexandre Montay, directeur général du Meti.
Transmissions coûteuses et complexes
Le développement des ETI doit être la priorité des candidats, selon lui. Malgré les efforts déployés, la France n’en compte que 5.400 selon Bercy, quand l’Allemagne en totalise plus du double.
Pour le Meti, l’alignement de la compétitivité-coût sur la moyenne européenne reste donc le sujet majeur. Il estime qu’il faut poursuivre la baisse entamée des impôts de production et diminuer les charges des salaires situés entre 1,6 SMIC et 3,5 SMIC.
L’organisation attend aussi les candidats sur la transmission intrafamiliale. Coûteuse et complexe, selon la note, « elle n’est que de 14 % en France contre plus de 50 % en Allemagne et en Italie ». L’évolution des règles est donc essentielle. Ce d’autant que la moitié des ETI sera confrontée à cette question de la transmission dans les dix prochaines années.
Un autre sujet doit être inscrit dans les débats : la reterritorialisation de l’activité. Trois quarts des sites de production des ETI se situent en effet dans des villes moyennes ou dans des zones rurales. Mais deux tiers des étudiants sont dans des grandes villes. Pour les rapporteurs, « le pilotage de la voie professionnelle à l’échelle locale se pose ouvertement ». « Les questions d’infrastructures et de services publics essentiels sont également très importantes. Une meilleure allocation des moyens est indispensable », complète Alexandre Montay.
Le rapport invite aussi les candidats à préciser comment ils accompagneront les ETI dans leur transformation numérique et environnementale. Enfin, il estime que la question de la place des ETI dans la stratégie d’indépendance industrielle européenne devra être traitée, avec en ligne de mire, par exemple, un European Buy Act destiné aux PME et ETI.