Le principe de la « prime Macron » continue de séduire. Plus de 5,5 millions de salariés ont bénéficié d’une prime de partage de la valeur (PPV) pour un montant total de près de 4,4 milliards d’euros, a annoncé l’Urssaf .
« On a raison de dire que c’est un bel outil », défend Eric Chevée, représentant de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), alors que la prime a divisé syndicats et patronat dans le cadre des négociations récentes sur le partage de la valeur .
La PPV a remplacé cet été, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) plus connue sous le nom de « prime Macron », née pendant la crise des « gilets jaunes ». La PPV peut atteindre 3.000 euros voire 6.000 euros dans certains cas (signature d’un accord d’intéressement, versement à certains travailleurs handicapés).
Elle est exonérée de cotisations et contributions pour les employeurs, et exonérée d’impôt sur le revenu, cotisations salariales et CGS et CRDS pour les bénéficiaires.
789 euros versés en moyenne
Le montant moyen par salarié s’est élevé à 789 euros, selon les données de l’Urssaf, qui ne concernent pas le secteur agricole. Plus d’un quart des salariés bénéficiaires ont reçu 1.000 euros ou plus quand 40 % ont encaissé moins de 500 euros.
Par ailleurs, quelque 24 % des montants de primes versées dans le secteur privé l’ont été par des entreprises de moins de 10 salariés. La prime a été en moyenne plus élevée dans ces entreprises, à un peu plus de 1.000 euros, contre 739 euros dans les entreprises de 2.000 salariés ou plus.
Le montant moyen versé est hétérogène selon les secteurs. Ceux « dont l’activité s’appuie en grande partie sur une main-d’oeuvre à bas salaire, tels que l’action sociale et l’hébergement médico-social et l’intérim, ont un montant moyen versé significativement plus faible », note l’Urssaf. Autour de 450 euros.
Au coeur débats des partenaires sociaux
La prime a été au coeur des débats entre les partenaires sociaux sur le partage de la valeur. Le patronat défend cet outil et aurait souhaité qu’il continue à être avantageux pour toutes les entreprises au-delà de la fin de l’année 2023. Les syndicats, eux, redoutent que la prime se substitue aux salaires.
Dans l’accord sur le partage de la valeur, que les partenaires sociaux viennent de trouver et que le gouvernement a promis de retranscrire fidèlement, la prime est l’un des outils cités. Elle fait notamment partie de la liste des dispositifs de partage de la valeur dans laquelle les entreprises rentables entre 11 et 49 salariés devront piocher pour mieux répartir les richesses créées.