Les ministres du Travail et de la Formation, Olivier Dussopt et Carole Grandjean, ont convié ce lundi les partenaires sociaux pour leur présenter leur feuille de route. Si son contenu sur les retraites sera surveillé comme le lait sur le feu, y figurera aussi en bonne place la réforme de l’indemnisation des chômeurs , aux côtés de la mise en place de France travail.
La perspective de ce rendez-vous a accéléré les choses. Vendredi, les syndicats CFDT, CGT, Force ouvrière, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU et Solidaires ainsi que les organisations d’étudiants et de lycéens Fage, Unef, FIDL, MNL et Voix lycéenne ont publié un communiqué commun sur le sujet, cinq jours après en avoir arrêté le principe en intersyndicale .
Transition écologique
Les discussions sont allées vite. « On n’est plus au temps où certains s’empoignaient pour un mot, voire une virgule », constate un syndicaliste. Il faut dire que le projet de l’exécutif visant à lier l’indemnisation des demandeurs d’emploi à la conjoncture met tout le monde syndical d’accord : « La priorité de la rentrée sociale n’est pas la baisse des droits au chômage ! », dit le communiqué.
Selon les 13 organisations, plutôt que ce projet « inefficace » et « injuste », l’exécutif ferait mieux de travailler sur les « questions prioritaires » que sont l’emploi et la formation, en intégrant les multiples impacts de la transition écologique, estiment-elles. Elles évoquent les conditions de travail, dont la canicule estivale a montré combien elles peuvent être dégradées, ou encore « l’accompagnement de la transformation des métiers pour répondre aux enjeux environnementaux ».
La publication du communiqué, au lendemain de l’installation du Conseil national de la refondation à laquelle seule une minorité de syndicats a participé et alors que le 29 septembre, une autre minorité appelle à manifester, a aussi une dimension politique : c’est un message adressé au gouvernement de la capacité qu’ont désormais les organisations de salariés à construire des positions communes.
Le lieu du prochain rendez-vous de l’intersyndicale, le 3 octobre, expression de la volonté de toutes pour un large rassemblement, en est un autre signal : les 13 organisations se retrouveront non pas au siège d’une des 5 plus grandes confédérations mais à l’Unsa, organisation syndicale non représentative au niveau national.