Augmentation des salaires, lutte contre la précarité ou les inégalités homme-femme, fin des fermetures des services publics, abandon des réformes de l’assurance-chômage et des retraites , mais aussi rétablissement des libertés : réunie lundi en fin d’après-midi, l’intersyndicale CGT-FO-FSU- Solidaires, à laquelle se sont jointes les organisations étudiantes ou lycéennes Unef, Fidl, MNL et UNL, a ratissé très large pour nourrir les revendications de la journée de mobilisation à laquelle elle appelle le 5 octobre. Trop large visiblement aux yeux de la CFE-CGC : présent lors des échanges, le syndicat des cadres n’a pas souhaité s’associer à ce mot d’ordre.
Centré sur une « rentrée sociale offensive », cet appel a été préparé minutieusement depuis fin juin, a rappelé Catherine Perret pour la CGT. « Très clairement, nous voulons une mobilisation massive », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse, visant une « majorité de salariés », à défaut de s’avancer sur un chiffre minimum de manifestants attendus. « Nous ne jouons pas sur le ressort de la spontanéité mais on pense qu’en construisant les choses on va pouvoir organiser une grande mobilisation », a abondé Benoît Teste pour la FSU.
Le casus belli des retraites
La crise n’a pas effacé les problèmes de la société, pour Frédéric Souillot, de FO, quand elle ne les a pas aggravés, ont renchéri les autres représentants. « Les queues (d’étudiants, NDLR) aux distributions alimentaires n’ont pas disparu », a par exemple dénoncé Mélanie Luce pour l’Unef. Pour Benoît Teste, cette rentrée marquée par la sortie de crise intervient à un moment charnière, tandis que l’UNL a dénoncé le « mépris » de Jean-Michel Blanquer vis-à-vis des lycéens.
Parmi tous les griefs avancés contre le gouvernement, l’un fait figure de casus belli pour l’intersyndicale, celui des retraites. Le sujet figurera au menu des discussions que le Premier ministre, Jean Castex, doit avoir avec les partenaires sociaux les 1er et 2 septembre, alors qu’Emmanuel Macron souhaite qu’ une concertation soit relancée . S’il « s’avisait à vouloir faire le fanfaron sur cette question-là, il trouverait immédiatement des milliers, des millions peut-être, de Français dans la rue très très rapidement », a menacé Catherine Perret.
Autre promesse, celle d’attaquer sans attendre le décret que le ministère du Travail va prendre dans les prochains jours pour faire appliquer, à compter du 1er octobre, la réforme de l’allocation des chômeurs suspendue en référé par le Conseil d’Etat.