Ils n’ont pas hésité à briser la trêve des confiseurs. Après la conférence de presse lundi soir du Premier ministre, Jean Castex, et du ministre de la Santé, Olivier Véran, présentant de nouvelles mesures pour lutter contre la flambée de l’épidémie de Covid-19, les opposants de droite comme de gauche ont vivement réagi. A bientôt trois mois de l’élection présidentielle, ils n’ont pas hésité pour la plupart à dénoncer des restrictions inefficaces et liberticides.
Quelques instants après l’allocution, Marine Le Pen a fustigé sur Twitter la « stratégie perdante du tout vaccinal », appelant ainsi à « renoncer au passe sanitaire/vaccinal » : « Les Français, notamment les jeunes et les seniors, ont été floués. On leur a promis un retour à la vie normale avec le vaccin », s’est offusquée la candidate du Rassemblement national.
De son côté, le candidat Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’est fendu d’un tweet rageur : « Propagande, manipulation, mensonges : Assez ! Plus ils échouent, plus ils accélèrent et plus ils foncent dans le mur ! », s’est emporté le député de l’Essonne, dénonçant « l’échec total de la stratégie vaccinale ».
Recul des libertés
A gauche, on critiquait surtout la pertinence des nouvelles mesures de restriction. « On fait des demi-mesures, qui ne permettent pas d’aller au bout des choses. Pourquoi n’a-t-on pas le droit de prendre un café debout mais le droit de prendre un RER bondé ? » s’est interrogée ce mardi matin Sandrine Rousseau, présidente du conseil politique du candidat écologiste Yannick Jadot . « De crise en crise, on grignote nos libertés. On s’oriente vers une société qui perd en démocratie », a-t-elle regretté.
Chez la France insoumise, le député Eric Coquerel, membre de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon , a ironisé sur le fait « que l’exécutif en est réduit à commenter la vague virale sans cohérence et en affaiblissant en prime l’Etat de droit », « faute d’avoir anticipé », selon lui, cette nouvelle vague de Covid.
Sur FranceInfo, Ian Brossat, le directeur de campagne du candidat du Parti communiste Fabien Roussel , a estimé qu’il valait mieux « convaincre que contraindre » les Français qui ne sont pas encore vaccinés, regrettant la stratégie assumée du gouvernement de faire peser sur eux l’essentiel des contraintes. « On aurait des efforts considérables à faire pour aller au-devant des personnes non vaccinées », a-t-il noté.