Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, le dit lui-même : il est aussi ministre de la prévention. Une dimension centrale dans le projet Macron 2022, qui va trouver une traduction cet automne avec la mise en place des consultations de prévention, dont la création a été votée l’an dernier.
« Nous débuterons les rendez-vous de prévention au 1er octobre, prioritairement auprès de la tranche d’âge des 45-50 ans », avait assuré François Braun le mois dernier, juste avant de devoir céder sa place. Les autres bilans devraient se déployer à partir du début 2024.
Les plus jeunes ciblés un peu plus tard
Le gouvernement avait d’abord proposé de se focaliser sur trois tranches d’âges : les jeunes entre 20-25 ans pour détecter les problèmes d’addiction, les 40- 45 ans pour prévenir l’apparition des maladies chroniques et les 60-65 ans pour repérer la perte d’autonomie. Dans un avis publié en juin, le Haut Conseil de la santé publique a cependant recommandé de viser les 18-25 ans, les 45-50 ans, les 60-65 ans et les 70-75 ans.
Réalisables chez les médecins, les infirmiers mais aussi les sages-femmes et les pharmaciens, les rendez-vous devraient être l’occasion de faire un point sur de nombreux sujets tels que l’alimentation, les éventuelles addictions, l’activité physique, la santé sexuelle, la santé mentale, etc. Les Français devraient être invités à remplir un questionnaire pour préparer ce bilan pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale.
Selon nos informations, le ministère de la Santé envisageait à la fin du mois de juillet de rémunérer tous les professionnels concernés de la même façon, à raison de 30 euros pour un rendez-vous censé durer entre trente et quarante-cinq minutes. Ce « tarif » n’a pas fait l’objet d’une négociation entre les professionnels et l’Assurance Maladie.
Et il fait grincer des dents dans le camp des médecins. « Trois quarts d’heure pour ce tarif-là, je ne suis pas sûr que mes confrères se précipitent », lâche Franck Devulder du syndicat CSMF.
Virage « important »
L’accueil est meilleur chez les autres professionnels concernés. « C’est quelque chose qui nous semble assez correct », estime John Pinte, président du Syndicat national des infirmiers et des infirmières libéraux (Sniil). Saluant « un virage important pour la profession », il espère que ces rendez-vous pourront se faire à domicile.
Les pharmaciens voient aussi la proposition d’un bon oeil, même si « on ne fera pas 45 minutes », estime Philippe Besset de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « On va apprendre en marchant », relève-t-il.
Le gouvernement a déjà dévoilé d’autres mesures de prévention, telles que la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans et la vaccination des élèves de 5e contre le papillomavirus, qui doit commencer à l’automne. La convention signée fin juillet entre l’Assurance Maladie et les syndicats de dentistes prévoit par ailleurs d’encourager les 3-24 ans à se rendre chaque année chez le dentiste. Objectif : créer une génération sans carie.