Scopelec, le sous-traitant d’Orange, prépare le licenciement économique de 800 salariés

L’entreprise assurait pour Orange la pose de la fibre optique et l’entretien du réseau cuivre, dans le cadre d’un contrat arrivé à son terme à la fin de mars. Une manifestation de salariés de Scopelec doit se tenir jeudi place de la Bastille, à Paris.


En difficulté depuis la perte d’un gros contrat avec l’opérateur historique de télécoms, le sous-traitant d’Orange, Scopelec, prépare un plan social qui pourrait conduire au licenciement économique de 800 personnes, a fait savoir l’entreprise jeudi 21 avril.

« La direction a fait part du projet de réunir les partenaires sociaux dans les prochains jours pour préparer la mise en place d’un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] qui concernerait 800 emplois » sur 3 600, a déclaré un porte-parole de l’entreprise – la première coopérative de France en nombre de salariés. Une manifestation de salariés de Scopelec doit se tenir jeudi place de la Bastille, à Paris.

L’entreprise assurait pour Orange la pose de la fibre optique et l’entretien du réseau cuivre, dans le cadre d’un contrat arrivé à son terme à la fin de mars, et qui représentait 40 % de son chiffre d’affaires estimé à 475 millions d’euros en 2021.

Le sous-traitant, qui a été notifié à la mi-novembre de la perte de ce contrat, estime n’avoir eu aucun signe avant-coureur d’Orange sur la perte du volume d’affaires, et ne pas avoir eu le temps de s’y préparer.

Eviter « un des plus lourds plans sociaux »

Depuis novembre où 1 800 emplois menacés étaient évoqués, « 700 personnes ont soit été reclassées en interne, soit sont parties dans d’autres entreprises qui ont gagné les marchés, soit ont quitté le domaine même des télécoms », a poursuivi le porte-parole de Scopelec.

Les salariés associés de l’entreprise ont publié jeudi dans plusieurs journaux une lettre ouverte aux candidats à la présidence, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ainsi qu’aux candidats aux élections législatives, les appelant à agir pour éviter « un des plus lourds plans sociaux qu’ait connus la France depuis des mois ».

L’entreprise, en procédure de sauvegarde depuis un mois, demande qu’Orange l’« accompagne réellement dans [sa] restructuration sociale » et finance une partie du PSE, et que l’Etat actionnaire « joue le rôle d’arbitre impartial ».

Elle compte faire appel de la décision rendue vendredi 15 avril par le juge des référés du tribunal de commerce de Paris, qui l’avait déboutée de sa demande de prolongation du contrat avec Orange, et « va également assigner Orange sur le fond car la rupture des contrats commerciaux ne nous paraît pas avoir respecté les règles du droit commercial », a-t-elle expliqué.


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