Ségur de la santé : un projet d’accord à plus de 8 milliards pour les carrières à l’hôpital

Les personnels hospitaliers non-médicaux ont obtenu 7,5 milliards d'euros, une revalorisation socle à 183 euros nets par mois, et une accélération des promotions, selon le projet d'accord. Les médecins s'estiment lésés, mais les internes se réjouissent.


Les accords de Ségur vont sans doute faire date dans l’histoire de l’hôpital – pour peu que les fédérations syndicales représentatives apposent leur signature au bas du projet de protocole qui leur a été adressé jeudi après-midi par le gouvernement, et que « Les Echos » ont pu lire.

Les personnels de la fonction publique hospitalière et leurs homologues du secteur privé vont en effet bénéficier d’ une manne de 7,5 milliards d’euros , dédiée à la revalorisation des salaires et des carrières. Une somme à laquelle il faut ajouter les enveloppes négociées avec les médecins, les internes, et les étudiants en santé : l’addition va en fin de compte dépasser 8 milliards d’euros. Les syndicats doivent se prononcer d’ici lundi.

Revalorisation « socle »

En pratique, 998.000 salariés de la fonction publique hospitalière et 490.000 salariés du privé vont bénéficier d’une revalorisation « socle » de 183 euros net par mois, en deux étapes, 90 euros en septembre, puis 93 euros en mars. Les personnels techniques, administratifs et les Ehpad bénéficieront aussi de ce complément de traitement indiciaire. Dans le secteur privé lucratif, la revalorisation sera limitée à 160 euros net. La première tranche sera versée en janvier avec un effet rétroactif à septembre.

De surcroît, les soignants, rééducateurs et personnels médico-techniques vont bénéficier d’une revalorisation des grilles, qui se traduira par une hausse de 35 euros net par mois en moyenne. Les aides-soignants accéderont à la catégorie B « type », et les infirmiers au A « type », ce qui leur garantira un niveau de rémunération comparable aux autres fonctions publiques.

Calendrier accéléré

Cette évolution des carrières devra « autant que possible, intervenir avant la fin du premier trimestre 2021 », et non en janvier 2022 comme le souhaitait encore mercredi le gouvernement. Et afin de s’assurer que les promotions ne soient pas bloquées dans les établissements pour compenser ces dépenses nouvelles, le protocole précise que « dans l’attente de la mise en oeuvre de ces grilles, les ratios promus/promouvables seront doublés par rapport aux ratios de 2019 pour les années 2020 et 2021 ». Autoriser plus de monde à grimper d’un échelon chaque année : Didier Birig, le négociateur FO, se réjouit de voir ainsi tomber « plus de pognon » pour les agents.

Bien sûr, les collectifs qui réclament depuis plus d’un an une hausse de 300 euros du salaire net des soignants risquent de ne pas y trouver leur compte. Mais le périmètre s’est élargi entre temps à l’ensemble des agents et au privé.

FO, présent dans l’ensemble des catégories professionnelles de l’hôpital, et deuxième syndicat représentatif de la fonction publique hospitalière derrière la CGT, a joué un rôle-pivot dans cette négociation, en insistant pour qu’il y ait un socle commun conséquent, et qu’on ne cible pas que les soignants. Le leader de la confédération Yves Veyrier a rencontré en tête à tête Jean Castex mercredi soir, et a vanté la « noblesse » d’un geste politique fort, attendu par les hospitaliers, mais aussi par l’ensemble des Français. Le nouveau Premier ministre, qui a mis sur la table 1,1 milliard d’euros supplémentaire mardi, semble en être convaincu. Et il a hâte de boucler ce chantier pour passer à la suite la semaine prochaine.


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