Les rames bleu turquoise n’en finissent plus de séduire. Dix ans après son lancement, OUIGO, l’offre low-cost de la SNCF, transporte 25 millions de voyageurs par an. « C’est un véritable succès, malgré les quelques réticences auxquelles nous avions fait face en 2013, se félicite Alain Krakovitch, directeur TGV Intercités. OUIGO représente, à l’heure actuelle, 20 % de l’offre à grande vitesse au global. »
D’ici l’année prochaine, les trains à petits prix trusteront le quart du marché, concurrençant encore davantage les TGV INOUI. Une franche réussite, sur laquelle les dirigeants de la compagnie ferroviaire veulent s’appuyer pour accentuer l’emprise du low-cost. « D’ici 2030, notre objectif est de doubler le nombre de voyageurs que nous transportons en OUIGO, soit 50 millions par an », appuie Alain Krakovitch.
Cela passera, à la fois, par l’ouverture de nouvelles dessertes, la transformation de rames supplémentaires, le développement de « OUIGO Train classique » ou encore l’accélération de son implantation à l’international, en Espagne (où trois millions de voyageurs ont emprunté OUIGO depuis son lancement en 2021) ou en Italie à plus long terme.
Pour l’instant, faute de rame disponible, OUIGO va consolider son activité, en attendant l’arrivée des premiers « TGV-M », en 2025. Ces trains « nouvelle génération », modulables et d’abord dédiés à l’offre TGV INOUI, permettront à la filiale low-cost de récupérer du matériel. « Nous passerons de 38 rames aujourd’hui à 50 en 2025 », détaille encore Alain Krakovitch. La SNCF en profitera pour changer, à la marge, le design intérieur pour introduire des « espaces convivialité » et des rangements pour les vélos, entre autres.
Un billet sur deux à moins de 25 euros
Dans tous les cas, OUIGO gardera son arme de séduction massive : les petits prix. À date, un billet sur deux se vend à moins de 25 euros. Mieux, seuls 15 % des voyageurs dépensent plus de 50 euros. « D’après nos études, un client sur deux n’aurait pas pris le train sans OUIGO et nous augmentons de 20 % la fréquentation du ferroviaire à chaque fois que nous nous implantons sur une nouvelle ligne. OUIGO contribue, très largement, à développer l’usage du train », insiste Alain Krakovitch.