Standard & Poor’s maintient la note de la dette tricolore

L'agence de notation S&P maintient la note de crédit de la France au niveau « AA » assorti d'une perspective négative. Elle met cependant en garde le gouvernement, évoquant des incertitudes à l'égard de l'équilibre des finances publiques tricolores.


Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances, lors de la presentation de l'accord sur les tarifs de l'electricite

Le bruit courrait depuis cet après-midi dans les couloirs de Bercy. Ce vendredi soir, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a maintenu la note de crédit de la France au niveau « AA » assorti d’une perspective négative. Elle avait déjà pris la même décision en juin dernier. Le gouvernement peut souffler.

« Plus que jamais, nous restons déterminés à réduire les dépenses publiques et à accélérer le désendettement de la France. Il en va de notre indépendance et du respect de nos engagements nationaux et européens », a assuré le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, dans un message posté sur X (ex-Twitter).

Les inquiétudes étaient pourtant présentes. Une dégradation de la note aurait été synonyme de sanction pour l’exécutif. Alors même qu’il tente par tous moyens depuis des mois de réduire les dépenses publiques et le déficit tricolore, situé à près de 5 % de la richesse nationale en 2023. Loin des objectifs européens fixés en deçà de 3 % du PIB. La Commission européenne a par ailleurs rappelé la France à l’ordre à propos de son déficit en novembre. La France tente péniblement d’atteindre 1 % de croissance pour 2023, et Bruno Le Maire table sur une croissance de 1,4 % en 2024.

« Incertitude »

S&P a notamment choisi de laisser la note sous perspective négative en raison d’une « incertitude » quant aux « finances publiques de la France dans un contexte de déficit budgétaire élevé, quoiqu’en baisse lente, et d’une dette publique élevée ».

La note de crédit tricolore est d’autant plus importante aujourd’hui que la France est entrée dans un cycle de taux élevés, provoquant une hausse du coût de la dette nationale. Celle-ci découle du cycle de hausse des taux entamé par les banques centrales du monde entier il y a un an et demi pour juguler l’inflation. Pour autant, la Banque centrale européenne ainsi que la Réserve fédérale américaine ont opéré une pause dans la hausse des taux lors de leur dernière réunion. Laissant ainsi espérer une amélioration du contexte économique.

S&P anticipe « une diminution de la dette publique en pourcentage du PIB à partir de 2025, quoique très progressivement. La répercussion de la hausse des coûts d’emprunt due aux taux d’intérêt élevés sera progressive ». « Nos prévisions budgétaires comportent encore des risques importants qui pourraient, s’ils se réalisaient, réduire encore davantage la flexibilité budgétaire de la France », ajoute-t-elle. Parmi ces scenarii à risque, celui d’une fragmentation politique accrue, d’après les experts de S&P.

Mi-octobre, l’agence Moody’s a elle aussi maintenu la note de la France à « Aa2 » (stable), un niveau équivalent au « AA » de S&P. L’agence Fitch, en revanche, a attribué une note de crédit de « AA- » à la France en avril dernier.


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