L’heure de la deuxième chance est arrivée. Le gouvernement doit officiellement relancer des négociations avec les syndicats de médecins libéraux sur le tarif des consultations et les autres règles du jeu liant ces professionnels à la Sécurité sociale. Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a fixé le cap dans une « lettre de cadrage » au patron de l’Assurance Maladie. Le courrier doit être envoyé et rendu public ce mardi.
Cette reprise des négociations après l’échec des discussions menées en 2022 était réclamée par l’ensemble des syndicats qui ont appelé à une grève reconductible vendredi dernier.
Attractivité de la médecine libérale
Soucieux de ne pas braquer les organisations qui dénoncent un « sous investissement dans la médecine libérale » et la tentation des autorités de contraindre leur exercice, le ministre propose d’ouvrir plusieurs chantiers. Notamment celui de l’attractivité de la médecine libérale et de son mode de rémunération.
Se disant malmenés par l’inflation, des syndicats ont bataillé en vain lors des dernières négociations pour obtenir une hausse de la consultation de base des généralistes de 25 à 30 euros. Après l’échec des discussions et le recours à un arbitre, il a été convenu qu’elle passerait à 26,50 euros cet automne.
Maîtriser les dépenses de santé
Le gouvernement laisse la porte ouverte à une nouvelle augmentation de ce tarif, mais il souhaite aussi ouvrir le débat sur la place que doit prendre la rémunération au forfait à côté de cela rémunération à l’acte, indique-t-on au ministère de la Santé.
L’exécutif souhaite aussi discuter de la place du médecin traitant et de la médecine spécialisée dans le système de santé. Soucieux d’optimiser le temps des médecins, le gouvernement et les parlementaires ont plaidé ces derniers mois pour un meilleur partage des tâches entre professionnels de santé mais se sont heurtés à de la réticence du côté des médecins.
L’exécutif souhaite enfin discuter avec les syndicats de la pertinence du soin et la qualité des soins. L’idée est de mieux maîtriser les dépenses de santé alors qu’elles ne cessent de gonfler, creusant le déficit de la Sécurité sociale. Le gouvernement est notamment inquiet de l’envolée du coût des arrêts maladie .
Initiatives parlementaires
« On espère que cette lettre de cadrage va créer les conditions suffisantes pour que les syndicats acceptent de revenir dans un cadre de négociation avec l’Assurance Maladie », indique le ministère. Les discussions pourraient débuter avant la fin du mois.
Le gouvernement va devoir composer avec les parlementaires inquiets des déserts médicaux pour que leurs initiatives ne fassent pas dérailler les négociations en braquant les médecins. Visant à améliorer l’organisation des soins au niveau local, une proposition de loi qui hérisse les syndicats doit être discutée à la fin du mois au Sénat.