La pratique généralisée du télétravail pendant la pandémie et, avec elle, des mails et messages instantanés à longueur de journée, ont charrié leur lot de fautes d’orthographe et de grammaire. Des erreurs auxquelles sont quotidiennement confrontés 76 % des employeurs français, selon un sondage Ipsos pour le « Projet Voltaire ». L’étude, menée auprès de 2.500 recruteurs, révèle que les fautes de français sont rédhibitoires pour une large majorité des employeurs – à l’écrit comme à l’oral.
Les entreprises sont conscientes et s’inquiètent des lacunes potentielles de leurs salariés : pour 86 % des employeurs, la maîtrise de la langue française est une compétence prioritaire dans leur secteur. Une exigence qui s’est accrue avec la pandémie et la généralisation du télétravail : à distance et par écrit, la clarté de l’expression est de mise. Une immense majorité des recruteurs interrogés estime en effet que la qualité de l’expression écrite est encore plus importante dans l’ère post-Covid.
Elément décisif à l’embauche
Conséquence : les recruteurs cherchent à se prémunir des salariés à l’expression écrite et orale incorrecte, et y sont donc plus attentifs lors de l’embauche . L’étude Ispos montre que la qualité de l’orthographe et de l’expression des candidats intègre le « top 5 » des critères de recrutement pour une grande majorité de responsables RH. « Ils constituent les éléments les plus importants pour les recruteurs après la motivation, le savoir être et les compétences techniques, devant l’expérience professionnelle et la formation initiale », précise le « Projet Voltaire » dans un communiqué. Pour quatre recruteurs sur cinq, « les fautes d’orthographe dans un CV ou une lettre de motivation et une mauvaise qualité d’expression écrite et orale » sont des critères « rédhibitoires » .
Par ailleurs, près des trois quarts des recruteurs disent écarter un candidat ayant des difficultés à s’exprimer en français et seulement un tiers pour un candidat ne maîtrisant pas l’anglais. Les fautes d’expression sont également un frein à la promotion.
Des lacunes préjudiciables à l’entreprise
Si les recruteurs sont si regardants sur le niveau de français de leurs futures recrues, c’est parce que les lacunes de ces derniers peuvent porter préjudice à l’entreprise. Pour neuf recruteurs sur dix, elles peuvent peser négativement sur la relation client. Elles auraient aussi des répercussions internes : pour 77 % des employeurs, les erreurs de français des salariés affectent la productivité et l’efficacité de l’entreprise.
L’impact négatif d’une mauvaise expression orale va encore plus loin, car pour deux tiers des décideurs, elle nuit directement aux performances financières de l’entreprise.