Alors que la propagation du variant Omicron fait exploser le nombre de contaminations en France, les élèves retrouvent ce lundi les bancs de l’école avec un protocole sanitaire quasiment inchangé.
Au dernier moment, dimanche, le gouvernement a néanmoins modifié les règles à suivre lorsqu’un cas positif est détecté dans une classe de primaire. « Nous renforçons notre politique de ‘contact-tracing’», a ainsi annoncé le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer dans une interview au « Parisien ».
La procédure existante, qui prévoit un test antigénique ou PCR pour tous les élèves de la classe dès la détection d’une contamination, reste en vigueur. Pour retourner en classe chaque élève doit présenter un résultat de test négatif.
Mais à cela s’ajoute une stratégie de « tests multiples ». « Désormais, quand la famille fera le premier test, elle recevra en pharmacie deux autotests gratuits, pour que les élèves se testent à nouveau à la maison à J + 2 et à J + 4 », a expliqué Jean-Michel Blanquer. « Les parents devront attester par écrit que les tests ont bien été faits et qu’ils sont négatifs », a précisé le ministre.
Une école ouverte avec des conditions sanitaires adaptées!
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) January 2, 2022
Dès ce lundi 3 janvier, de nouvelles règles d’isolement et de dépistage s’appliqueront.
Ces évolutions visent à assurer la protection des élèves et des personnels.
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Les écoles ouvertes, « une belle histoire », pour les syndicats
Cela fait des mois que le gouvernement cherche à développer le dépistage au sein des établissements scolaires, mais le résultat n’est pas à la hauteur des performances des pays voisins, notamment l’Allemagne ou l’Autriche. D’où le recours à la corde de rappel que sont les laboratoires et les pharmacies.
Alors que les enfants de moins de douze ans ne sont quasiment pas vaccinés et pas soumis au passe sanitaire, les syndicats d’enseignants du primaire réclament pour leur part le retour à la politique de fermeture d’une classe dès le premier cas positif, mesure qui n’est plus en vigueur depuis le 29 novembre et qui conduirait à des fermetures tous azimuts. Actuellement, il faut trois cas confirmés pour fermer une classe durant sept jours.
Pour le gouvernement, l’objectif est à l’inverse de garder le plus possible les écoles ouvertes « dans des conditions sanitaires sécurisées au maximum ». Le nouveau dispositif, a assuré Jean-Michel Blanquer, vise à « tester plus pour éviter de fermer des classes ».
Une affirmation qui ne convainc pas les syndicats. C’est « une belle histoire à laquelle la FCPE ne croit plus », a lancé sa coprésidente Carla Dugault, alors qu’à la veille des vacances, 3.150 classes étaient fermées en France en raison de l’épidémie. « L’école ne pourra pas rester ouverte », dit-elle, « alors que les élèves cas contact devront télétravailler » et que les enseignants, quand ils ne seront pas eux-mêmes positifs au Covid-19, devront gérer un enseignement distanciel et physique », « ce qui n’est pas possible ».
Pour la Peep, première fédération d’associations de parents d’élèves, « un déni cosmique » se fait ressentir en matière de « sécurisation des salles de classe », avec notamment l’absence de capteurs de CO2, que la fédération souhaite rendre obligatoires.
Sur ce point, Jean-Michel Blanquer a précisé de nouveau que l’équipement en capteurs – coûtant « environ 50 euros » l’unité – est « une compétence des collectivités ». Alors que seulement 20 % des écoles en sont actuellement dotées, le ministre a relancé un appel aux maires à profiter du fond d’Etat de 20 millions d’euros.