Alors qu’ils redoutaient un début d’année marqué par de fortes turbulences, les patrons de PME et TPE voient l’avenir de manière plus optimiste. Les tensions sur le marché de l’énergie se sont apaisées et l’activité se maintient assez bien en France. Ainsi, malgré les difficultés rencontrées l’an dernier, plus des deux tiers des entreprises interrogées ne connaissent pas de problèmes de trésorerie, le solde d’opinion des trois prochains mois s’améliorant même, selon le dernier baromètre trimestriel Bpifrance, Le Lab et Rexecode publié ce jeudi.
Signe de confiance dans l’avenir, alors qu’elles reculent depuis plusieurs mois, leurs intentions d’investissement sont en hausse : 56% des patrons interrogés durant la première quinzaine de février ont l’intention d’investir en 2023 ou envisagent de le faire, contre 49% la précédente trimestre. « Même si la dynamique de croissance est faible, la situation économique n’est pas suffisamment dégradée pour qu’ils renoncent ou freinent leurs projets d’investissement », observe Philippe Mutricy, directeur d’études à Bpifrance.
Augmentation de la facture énergétique
Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les banques sont toutefois devenues plus prudentes : 20% des patrons déclarent désormais avoir des difficultés à se financer auprès d’elles, un chiffre en hausse de 5 points par rapport au trimestre précédent.
A ce stade, leur principal problème reste néanmoins les difficultés de recrutement citées par 57% des PME et TPE, devant les coûts et prix trop élevés (41%). Malgré l’accalmie actuelle, les trois quarts d’entre eux s’attendent à ce que leur facture d’électricité bondisse cette année. Même si une partie de l’échantillon bénéficie de tarifs réglementés, un tiers d’entre eux subirait tout de même une hausse de plus de 15 %. Pour 8%, la facture doublerait.
La détérioration de la demande devient également problématique pour une partie des petites entreprises (37 %). En revanche, comme ailleurs, ils notent que les tensions sur les approvisionnements se sont apaisées.
Augmentation des prix en moyenne de 4,3 %
C’est pourtant sur le front des hausses de prix que les PME et TPE envoient les signaux les plus inquiétants. 61 % d’entre eux envisagent d’augmenter leurs prix de vente en 2023, comme en octobre dernier. Mais les hausses envisagées sont plus élevées : elles atteindraient en moyenne 4,3 %, contre 3,8 % annoncés trois mois plus tôt.
Après plus d’un an de forte inflation, 72% des patrons envisagent d’augmenter les salaires (hors primes, intéressement) en 2023, alors que seulement 64% pensaient le faire en octobre. La revalorisation sera plus forte et atteindra 3,5% en moyenne, contre 2,6% attendu à l’automne. Il s’en suivra une augmentation salariale moyenne de 3,9 % en 2022.
Dans ce contexte, « le temps nécessaire pour réduire les pressions inflationnistes sera probablement plus long que prévu », estime Philippe Mutricy. Le gouvernement vise une baisse de l’inflation au second semestre.