La France ne manque pas que de médecins, elle manque aussi de pharmaciens. C’est en tout cas ce que prétend l’Ordre national des pharmaciens, qui s’inquiétait de la baisse de ses effectifs. Les données du secteur sur l’année 2022 ne présagent en effet rien de bon : les jeunes s’intéressent de moins en moins à la profession alors que les Français ont de plus en plus besoin d’avoir accès aux soins. Mis à part les pharmaciens de l’industrie, de la distribution ou les pharmaciens adjoints, dont les effectifs sont plutôt stables, la situation générale est préoccupante.
Pour l’heure, le territoire compte 73.795 pharmaciens ; un chiffre qui ne cesse de baisser depuis 2016. Les pharmaciens titulaires d’officines sont particulièrement touchés par ce recul : ils sont 10% de moins qu’en 2012. Un phénomène que l’Ordre national des pharmaciens met en partie sur le compte du regroupement des officines en conglomérats, précisent nos confrères. En 2012, il y avait 34 pharmacies pour 100.000 habitants, contre seulement 30 dix ans plus tard. Or, la population française vieillit, et avec elle, les besoins médicaux grandissent.
Inverser la tendance dès le collège
Dans cette optique, la profession souhaiterait à la fois augmenter le nombre de places pourvues dans la filière pharmacie au cours des études de médecine, mais aussi intenter une réforme du troisième cycle des études. Objectif : rendre le métier de pharmacien plus attractif. C’est pourquoi l’Ordre appelle également le gouvernement à développer la communication autour du métier auprès des jeunes, en particulier sur la plateforme d’orientation des lycéens Parcoursup et dès le collège.
En parallèle, la profession aimerait pouvoir s’appuyer sur les pharmaciens étrangers, dont les diplômes ne sont pas reconnus en France. Et pour que tous ces souhaits se réalisent, l’Ordre a décidé de modéliser les problématiques auxquelles fait face le métier à l’aide d’une étude prospective sur les tendances démographiques à l’horizon 2050. Cette carte permettra de mieux se rendre compte des carences présentes sur le territoire et ainsi d’aider les pouvoirs publics à agir au mieux.