Vaccination obligatoire : les pharmacies redoutent l’échéance du 15 septembre

Les syndicats de pharmaciens s'inquiètent des sous-effectifs et de la désorganisation qui pourraient résulter de l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale des soignants. Près de 15% des officines comptent au moins un salarié non-vacciné. Or elles doivent dépister les Français et les vacciner contre le Covid et la grippe.


A pharmacist wearing a protective facemask, sells washable and fabric facemasks at a pharmacy in Paris, on April 29, 2020, on the 44th day of a strict lockdown in France to stop the spread of COVID-19 (novel coronavirus). - Hundreds of converted textile companies have launched the production of "masks for general public" or "barrier masks", mainly made of fabric, which are arriving in the pharmacies and will soon be available at the large retail shop. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L’obligation vaccinale ne touche pas seulement les hôpitaux et les Ehpad . Les pharmacies redoutent elles aussi la désorganisation de l’accès aux soins qui pourrait résulter de la mise en oeuvre de cette obligation au 15 septembre. Si les professionnels de santé libéraux sont déjà très bien vaccinés (97% pour les médecins spécialistes et probablement autant pour les pharmaciens), les préparateurs en pharmacie ne le sont pas forcément.

Chaque officine compte en moyenne quatre salariés. Selon un sondage interne réalisé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, 15% des officines déclarent avoir au moins un problème de respect de l’obligation vaccinale. «Même si en pourcentage il y a très peu de non-vaccinés, c’est un problème pour pas mal de structures», reconnaît le président du syndicat Philippe Besset.

«Combien vont démissionner ?» «Que propose le gouvernement à part des sanctions?» s’interroge dans un communiqué l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) en rappelant que le réseau est «déjà éprouvé» par les efforts fournis pour faire face à l’épidémie : formations en urgence à la vaccination et au dépistage, soucis logistiques et informatiques, et «maintenant des craintes d’agressions» de la part des anti-vax.

«Une rémunération adaptée»

Le «risque de sous-effectif» est d’autant plus fort que la profession attire moins, souligne l’UNPF: le nombre de nouveaux inscrits à l’Ordre des pharmaciens a baissé de 10 % entre 2015 et 2024. Les centres de vaccination n’ont pas de mal, eux, à attirer des professionnels qui pourraient exercer en pharmacie car ils «proposent une rémunération adaptée».

Le moment est opportun pour tirer la sonnette d’alarme sur l’attractivité du métier, au moment où les pharmaciens vont négocier une nouvelle convention avec l’Assurance-maladie.

Mais il est également dans l’intérêt des pouvoirs publics de soutenir les officines, au moment où l’on compte sur elles pour répondre à l’énorme demande de tests liée au passe sanitaire, et alors que la campagne vaccinale entre dans une nouvelle phase. En effet, la «troisième dose» a débuté, et à partir du 26 octobre elle sera combinée à la campagne anti-grippale. De plus, à partir du 1er octobre, les pharmaciens pourront tous commander des vaccins Pfizer, signe d’une certaine «normalisation» de la vaccination contre le Covid.


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