Cinq choses à savoir sur le dividende salarié

Ce projet qui figurait au programme d'Emmanuel Macron revient sur la table. Ce « profit pour tous », comme le décrit Bruno Le Maire, vise à augmenter les rémunérations des salariés ou apaiser les tensions sans peser sur les coûts fixes des entreprises. Il est toutefois loin de faire l'unanimité.


Airbus Helicopters factory. H160 helicopter assembly line, Marignane, 26/07/2022. Photograph by Ian Hanning/SIPA. Usine Airbus Helicopters. Chaine de montage helicopteres H160, Marignane 26/07/2022. Photographie de Ian Hanning/SIPA.//HANNINGIAN_Sipa.2868/2209061052/Credit:Ian HANNING/SIPA/2209061104

Le gouvernement veut se doter de tout un arsenal de solutions pour mieux répartir les richesses. « Il faut qu’il y ait plus de justice et plus de partage de la valeur », a affirmé Bruno Le Maire sur BFM le 7 novembre 2022. Alors que le partage du profit est au coeur de nombreux conflits sociaux, comme chez TotalEnergies ou à la RATP, le ministre de l’Economie mise sur la création d’un « dividende salarié » pour apaiser les tensions.

Dans un contexte inflationniste , la mesure permettrait par ailleurs d’augmenter les rémunérations des salariés sans indexer les salaires sur les prix, ni alourdir les coûts fixes des entreprises. Explications.

. Quel est le principe du dividende salarié ?

« Le dividende salarié c’est le profit pour tous et pas pour quelques-uns », définit Bruno Le Maire dans une interview au « Parisien ». Avec ce dispositif, « quand une entreprise augmente les actionnaires, elle le fait aussi pour les salariés : c’est la logique du partage de la valeur », explique le ministre.

Le principe de ce projet qui figurait au programme d’Emmanuel Macron est simple : les entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires devront obligatoirement faire de même pour les salariés. « Quand vous avez d’un seul coup une augmentation des dividendes pour vos actionnaires, alors l’entreprise doit avoir un mécanisme qui est identique pour les salariés », avait indiqué Emmanuel Macron le 26 octobre sur France 2.

. Quelle en est l’utilité ?

Le gouvernement le présente comme l’un des outils de partage la valeur, aux côtés de l’intéressement/participation ou de la prime Macron. Elle permettrait de « garantir que quand une entreprise réussit, tout ne va pas dans la poche des actionnaires mais profite aussi aux salariés », dit ainsi le locataire de Bercy. Un geste qui pourrait apaiser le climat social explosif. « C’est une forme de solidarité et de cohésion », défend ainsi Bruno Le Maire.

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Dans un contexte de flambée des prix , la mesure facilite également les hausses de rémunérations, sans indexer les salaires sur l’inflation. Pour l’entreprise, elle a ainsi le mérite de ne pas alourdir les coûts fixes puisqu’il ne s’agit pas d’une hausse des salaires mais d’une autre répartition du profit.

. Quelles entreprises sont concernées ?

Les contours de la mesure sont encore flous. Bruno Le Maire affirme que « toutes les entreprises sont concernées », mais il dit ne pas vouloir « mettre sur le même plan, la PME et le très grand groupe de plusieurs milliers de salariés ». Il soutient également que les entreprises publiques devront aussi mettre en place ce système.

. Quel est le calendrier ?

Bruno Le Maire évoque un projet de loi qui pourrait être adopté l’an prochain.

Par ailleurs, le locataire de Bercy entend organiser une convention sur cette question, début 2023, en présence « d’économistes, de chefs d’entreprise, de salariés » et « de groupes d’opposition », indique-t-il au « Parisien ».

. Les partenaires sociaux y sont-ils favorables ?

La mesure ne fait pas l’unanimité. Côté patronat, l’idée a été initialement portée par Thibault Lanxade , ancien vice-président du Medef et patron de PME. Mais depuis, le patronat s’y oppose et la majorité des chefs d’entreprise la voit d’un mauvais oeil. Pour eux, ce serait une contrainte de plus. Ils estiment en outre que la vocation du dividende est de récompenser la prise de risques des actionnaires, ce qui n’est pas le cas des salariés.

Quant aux syndicats, ils sont partagés. La CFDT attend de connaître les modalités d’application avant de se prononcer. La CGT y est, elle, d’ores et déjà résolument opposée. La centrale de Montreuil redoute en effet que cette mesure se fasse au détriment des augmentations de salaires. Elle y voit une entourloupe du gouvernement pour les éviter.

« Les partenaires sociaux ont raison d’insister sur les salaires », concède Bruno Le Maire, qui estime toutefois qu’il y a d’autres moyens de mieux rémunérer les salariés. Reste à savoir si le ministre parviendra à convaincre les partenaires sociaux.


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