Le chômage partiel concerne désormais 8,7 millions de salariés français, a indiqué, mercredi 15 avril, la ministre du Travail Muriel Pénicaud sur Radio Classique.
“C’est plus d’un salarié sur trois”, a-t-elle ajouté. “Plus d’une entreprise sur deux”, soit “732 000 entreprises”, bénéficient de ce dispositif mis en place depuis le début de la crise du coronavirus.
La ministre a confirmé que le coût était à ce stade de 24 milliards d’euros, comme l’avait dit le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
“C’est un investissement […]. Oui, cela va faire de la dette, oui ça va être difficile, mais c’est à ce prix là qu’on va sauver les emplois et qu’on va permettre aussi à notre tissu de petites et moyennes entreprises de continuer à exister”, a-t-elle dit.
Le chômage partiel est un filet de sécurité pour :
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) April 15, 2020
▶️ 8,7 millions de salariés
▶️ 732 000 entreprises
L'État protège de manière inédite et massive les salariés en prenant à sa charge les salaires de plus d'1 salarié du secteur privé sur 3.
Le projet de loi de finances rectificative, présenté mercredi en Conseil des ministres, permettra en outre “à l’État de garantir les emprunts consentis par la Nouvelle-Calédonie, afin de mettre en place un dispositif équivalent au chômage partiel” dans ce territoire, a annoncé, mardi, Édouard Philippe.
Le dispositif du chômage partiel permet au salarié d’être indemnisé à hauteur de 70 % du salaire brut et 84 % du salaire net. Son coût est partagé entre l’État et l’Unédic, l’organisme qui gère l’assurance chômage.
Vers l’annulation de 750 millions d’euros de charges pour l’hôtellerie-restauration
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a par ailleurs confirmé mercredi matin, sur RTL, que le plan d’aide aux entreprises affectées par la crise du coronavirus s’élèverait à 110 milliards d’euros.
De son côté, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a précisé les sommes d’ores et déjà mobilisées pour l’un des volets de ce plan, à savoir les reports d’échéances sociales proposées aux entreprises confrontées à des difficultés de trésorerie.
“À peu près 12 milliards d’euros de charges ont déjà été reportées”, a déclaré le ministre sur Europe 1.
Sur ce total, “les annulations de charges aujourd’hui ça va représenter plus de 750 millions d’euros”, a précisé Gérald Darmanin, réaffirmant la volonté de l’exécutif de transformer ces reports de règlement de cotisations sociales en annulation pour les secteurs ayant été fermés à la demande du gouvernement et dont l’activité ne devrait pas reprendre dès le 11 mai, comme l’hébergement, la restauration ou encore les arts et spectacles.
Jusqu’à 1 000 euros de prime pour les fonctionnaires
Certains fonctionnaires qui poursuivent leur mission de service public malgré le confinement, recevront une prime jusqu’à 1 000 euros, a par ailleurs annoncé Gérald Darmanin.
Pour la Fonction Publique d’Etat, nous avons décidé avec @olivierdussopt qu’une prime exceptionnelle d'un montant maximal de 1000 € sera versée aux agents ayant dû faire face à un surcroît d’activité pendant la période d’état d’urgence sanitaire. #Europe1 pic.twitter.com/BZEgWxG8n4
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 15, 2020
“Cette prime a été décidée par le président de la République […]. Cette prime sera défiscalisée […] jusqu’à 1 000 euros, c’est prévu dans le projet de loi de finances rectificative”, a indiqué le ministre, ajoutant que cela représentera pour la fonction publique d’État “un peu plus de 300 millions d’euros”.
Un fonctionnaire de la Fonction publique d’État sur cinq devrait recevoir cette prime, soit 400 000 personnes, a précisé le ministère des Comptes publics à l’AFP.
Pour le reste de la fonction publique, le ministre de la Santé Olivier Véran doit dévoiler les détails des primes, qui seront accordées aux personnels de santé.
Avec AFP et Reuters