Le SMIC, chose rare, va augmenter le 1er octobre, conséquence d’une inflation soutenue , selon les évaluations des « Echos ». L’indice des prix à la consommation des ménages du premier quintile, c’est-à-dire des premiers 20 % dans l’échelle des rémunérations, hors tabac a gagné 2,19 % en août par rapport à novembre dernier, mois pris en compte pour la dernière revalorisation , selon les chiffres publiés ce mercredi par l’Insee. Le salaire minimum progressera d’autant, en application de la formule de revalorisation automatique.
Le SMIC horaire brut passera ainsi de 10,25 euros brut à un peu moins de 10,50 euros. Le SMIC mensuel brut, lui, passera de 1.554,58 euros à un peu moins de 1.589 euros, sur la base de 35 heures par semaine, soit une hausse de 34 euros.
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a fait savoir qu’elle réunirait pour avis ce mercredi à 18 h 30 le groupe d’experts indépendants chargé d’éclairer le gouvernement en amont des revalorisations légales intervenant chaque 1er janvier. La dernière ayant été de 15 euros, le salaire minimum devrait donc prendre près de 50 euros de plus cette année.
Pas de coup de pouce supplémentaire
Le gouvernement a en revanche fermé la porte à tout coup de pouce supplémentaire comme la loi là encore le permet, ce que le groupe d’experts, récemment renouvelé , devrait approuver lors de la réunion rue de Grenelle. Un tel geste revient à porter « un vrai coup de canif au redressement de l’emploi », a déclaré récemment Bruno Le Maire, renvoyant le sujet des revalorisations salariales au niveau des branches professionnelles.
La dernière augmentation hors calendrier légal du SMIC remonte au 1er juillet 2012. Suite à une promesse de campagne de François Hollande, le gouvernement d’alors avait décidé d’une hausse de 2 %, en grande partie par anticipation de la revalorisation légale du 1er janvier suivant, tout en ajoutant un coup de pouce de 0,6 % .
Rappelant que dix ans ou presque ont passé depuis, le leader de FO, Yves Veyrier, a rappelé qu’il fait prévenu le Premier ministre de cette revalorisation lors des récentes bilatérales avec les partenaires sociaux, appelant Jean Castex à aller au-delà (et au dégel de l’indice de la fonction publique au passage). « Si cette augmentation est la plus élevée depuis plusieurs années, elle n’est que le rattrapage de l’inflation », a-t-il commenté sur Twitter.
Groupe d’experts
En 2020, l’augmentation du SMIC a bénéficié directement à 2,25 millions de salariés du privé, selon le ministère. Soit 13 % des salariés, contre 13,4 % l’année dernière. La proportion de bénéficiaires a été trois fois plus élevée parmi à ceux à temps partiel (30 % contre 9 % à temps complet) et au sein des très petites entreprises (27,3 % dans celles de 1 à 9 employés, contre 9,8 % au-delà de 10).