Après des années de hausse, les prix immobiliers moyens sont désormais orientés à la baisse ou stagnent sur une grande partie du territoire. Pour les trois derniers mois de 2023, le dernier baromètre de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), publié le 19 avril, estime que la diminution a été de 1,3 % à Paris et de 0,7 % en Ile-de-France. Pour la province (hors régions et départements d’outre-mer), la Fnaim rapporte un quasi statu quo durant cette période (+ 0,3 %).
« Mais ces chiffres sont des moyennes qui cachent une très grande hétérogénéité », tempèreAudrey Marigliano, directrice immobilier et crédit du conseiller en gestion de patrimoine Laplace. « Chaque marché immobilier est unique, chaque bien immobilier l’est aussi, et les prix peuvent varier fortement d’une rue à l’autre. Certains biens ne baisseront pas », assure-t-elle.
Les logements bien situés sont les moins susceptibles de voir leur prix diminuer. Après tout, les trois critères les plus importants pour la valeur d’un logement sont « l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement », comme aiment le répéter les professionnels de l’immobilier. Dans les secteurs géographiques où la demande est plus forte que l’offre et où les biens à vendre sont donc rares, les prix devraient continuer à augmenter.
« C’est le cas d’une bonne partie des villes littorales, qui ont été très attractives pendant la période du Covid », indique Audrey Marigliano. Idem pour des villes de montagne, où les nouvelles constructions sont pratiquement inexistantes, alors que l’attrait pour les sports d’hiver ne se dément pas. « On peut citer des villes comme Méribel ou Val d’Isère. Des logements pourtant extrêmement chers sont toujours autant demandés et le marché ne montre pas de signes de faiblesse », constate Richard Tzipine, directeur général de Barnes, réseau spécialiste de l’immobilier de luxe.
Vue mer ou tour Eiffel
Autres secteurs qui devraient conserver des prix élevés : la Riviera française et le Genevois français. Les prix demeurent en hausse de 7,4 % sur un an en moyenne pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, selon le baromètre de la Fnaim et les grandes villes du Sud-Est comme Nice (+ 7,8 %), Montpellier (+ 6,2 %) et Marseille (+ 6,6 %) résistent bien.
Même chose pour des métropoles comme Rennes (+ 1 % sur trois mois et + 2,6 % sur un an), Nantes (+ 0,7 %/- 0,6 %), Bordeaux (- 0,1 %/+ 0,9 %), Lille (- 0,9 %/+ 5,9 %). Si le public les a un peu boudées récemment, la demande est toujours forte car l’activité économique, les grands hôpitaux, les universités y sont concentrés. « Les villes moyennes attractives où la qualité de vie est bonne, comme Angers, Tours, Dijon, Le Havre, ne devraient pas baisser non plus », estime par ailleurs Stéphane van Huffel, directeur général de la plate-forme Leemo, spécialisée dans l’investissement locatif.