Dernier trimestre avant atterrissage ? Entre fin mars et fin juin, l’emploi salarié a progressé de 0,4 % en France, soit 95.300 postes de plus, en ligne avec la hausse déjà constatée au premier trimestre, pour atteindre 26,6 millions, selon des chiffres définitifs de l’Insee publiés ce jeudi. Ils ont été légèrement revus en baisse par rapport à une estimation provisoire sur le seul champ du secteur privé, dévoilée début août .
Mi-2022, l’emploi salarié se situe « nettement au-dessus » de son niveau un an auparavant (+2,2 %, soit +561.100 emplois) et de son niveau d’avant la crise sanitaire, fin 2019 (+3,2 % soit +832.000 emplois), souligne l’institut national statistique.
Dans le détail, la progression est portée par le secteur privé, l’emploi dans le secteur public étant resté stable. Hors intérim, qui a perdu 20.000 postes, c’est le secteur de l’hébergement-restauration qui contribue le plus à la hausse d’ensemble sur le trimestre (+29.800 emplois), devant les services aux entreprises (+24.200), l’information-communication (+15.100) et le commerce (+9.900).
L’emploi industriel, toujours hors intérim, a augmenté de 0,3 % au deuxième trimestre 2022. Il a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire. Dans la construction, les effectifs salariés sont restés stables. Dans le tertiaire non marchand enfin, ils ont à peine augmenté.
Croissance en berne
L’emploi d’ici à la fin de l’année va-t-il être rattrapé par la conjoncture qui montre des signes de ralentissement manifestes même si difficultés de recrutement restent très élevées ? C’est probable compte tenu du contexte général. L’Insee a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la fin de l’année . Le PIB progresserait d’un modeste 0,2 % au troisième trimestre et l’activité stagnerait au cours des trois derniers mois de l’année.
Quels que soient les soubresauts de la croissance, le gouvernement reste tout entier accroché à son objectif de parvenir au plein-emploi d’ici à 2027. Ce sera d’ailleurs un des thèmes abordés lors de la première du Conseil national de la refondation ce jeudi à Marcoussis, en région parisienne .
Un des moyens pour y parvenir, défend l’exécutif, est de passer par une réforme de l’assurance-chômage pour rendre les critères d’indemnisation plus incitatifs ou protecteurs selon la conjoncture. Une concertation avec les partenaires sociaux va démarrer dans les jours qui viennent pour cela, bien que les syndicats s’y opposent tous.