Bonne nouvelle pour 23 millions de Français : ils ne paieront plus la « redevance télé » à partir de cette année. La suppression de la contribution à l’audiovisuel public sera visible sur l’avis d’imposition qui sera envoyé en septembre prochain, confirme le ministère de l’Economie et des Finances. Les redevables situés en métropole feront une économie de 138 euros, tandis que ceux des départements et territoires d’outre-mer économiseront 88 euros.
Tous les Français ne sont pas concernés, car certains sont déjà exonérés de redevance. Il s’agit notamment des personnes de plus de 60 ans (sous conditions de revenu), celles en maison de retraite ou encore les bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé. Au total, 27,6 millions de foyers sont assujettis à la contribution audiovisuelle, selon les données du ministère de la Culture pour 2021 (pour 23 millions qui la paient effectivement).
Equation budgétaire
L’annonce intervenue mercredi, en Conseil des ministres, de l’intégration de la mesure dans le projet de loi de finances rectificative laissait planer le doute sur la date à laquelle elle serait effective. Compte tenu de l’importance prise par les questions de pouvoir d’achat, l’exécutif pouvait difficilement attendre . Il a donc opté pour une entrée en vigueur immédiate, quitte à ce que cela vienne grever les comptes publics de 3,2 milliards d’euros dès cette année et rende l’ équation budgétaire encore plus tendue.
Cette mesure avait été dévoilée par le candidat Macron dans la campagne présidentielle lors de son premier meeting électoral, début mars. Pour le locataire de l’Elysée, il s’agit de la suite logique de la suppression de la taxe d’habitation , qui a été l’une des mesures phares du premier quinquennat.
Pas de privatisation
En mars, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, et Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, avaient rassuré les partisans du service public en précisant qu’il n’était pas question de privatiser France Télévisions et Radio France. L’idée est plutôt de remplacer cette contribution par un financement pluriannuel. « Le financement de l’audiovisuel public sera assuré dans le respect de l’objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d’indépendance des médias », assure le compte-rendu du Conseil des ministres.
Concernant les autres gestes en faveur du pouvoir d’achat, Gabriel Attal a évoqué mercredi la prolongation du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie jusqu’à fin 2022, la mise en place d’un dispositif « pérenne et mieux ciblé » que la remise de 18 centimes – en place jusqu’au 31 juillet, et qui sera elle-même prolongée – sur le prix de l’essence, le lancement du chèque alimentaire « dès l’été » pour les ménages modestes (« et un dispositif pérenne sera ensuite proposé », précise le compte-rendu du Conseil des ministres) ou encore l’indexation des minima sociaux et des retraites sur l’inflation au 1er juillet.
Les baisses de charges promises aux travailleurs indépendants (550 euros d’allègement annuel pour un indépendant dont les revenus se situent au niveau du SMIC) seront elles aussi intégrées dès le collectif budgétaire de l’été, pour une mise en oeuvre dans la foulée. Le texte comprendra enfin le triplement de la prime Macron : le plafond de la prime de pouvoir d’achat sans impôts ni charges passera ainsi de 1.000 à 3.000 euros (et 6.000 euros en cas d’accord d’intéressement dans l’entreprise).