Ceux qui espéraient une hausse rapide du taux de rémunération de leur Livret A vont être déçus. Bruno Le Maire a fermement écarté cette option ce jeudi. Interrogé sur la question au micro de Franceinfo, le ministre de l’Economie a été on ne peut plus clair : « Pour le moment, il n’est pas question de modifier le taux de rémunération du Livret A. »
Le placement préféré des Français est aujourd’hui rémunéré à 0,5 %. Bien en dessous du niveau de l’inflation. Selon les derniers chiffres de l’Insee , celle-ci a atteint 2,4 % sur un an en août en France. Des voix s’élèvent donc pour demander une hausse du taux de rémunération du livret A, aujourd’hui calculé en faisant la moyenne entre les taux d’intérêt interbancaires et l’inflation.
Une situation temporaire
Pour le moment, Bruno Le Maire opte donc pour le statu quo, justifiant sa position par le fait que la poussée inflationniste que connaît la France, comme d’autres pays, est temporaire. « Il est cohérent et logique, lorsque l’activité redémarre fort, que l’inflation augmente. Ça n’est pas un sujet d’inquiétude pour nous. C’est lié à une reprise plus forte que prévu. L’inflation est conjoncturelle », a-t-il ainsi martelé.
Le ministre a renvoyé les Français au mois de novembre. En effet, la révision du taux de rémunération du Livret A, qui intervient traditionnellement les 1er février et 1er août, peut être proposée par la Banque de France le 1er mai et le 1er novembre si celle-ci estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires est très importante. « Nous ferons le point en novembre, a expliqué Bruno Le Maire. Nous verrons où nous en sommes en termes d’inflation. J’avais annoncé que l’inflation étant forte, il y aurait une revalorisation automatique du SMIC . C’est ce qui s’est passé. Attendez un mois avant de voir ce qui se passera sur le Livret A. »
Dilemme
Le sujet est hautement politique. Si la Banque de France fait une proposition, c’est bien Bercy qui tranche au final. Or, le ministère de l’Economie ne voit pas forcément d’un bon oeil une augmentation du taux de rémunération de ce livret d’épargne qui pourrait freiner la consommation, moteur de l’économie nationale.
Mais en cette période électorale, le gouvernement fait face à un dilemme. Le Livret A, comme le Livret de développement durable et solidaire, reste très populaire. La collecte sur ces deux livrets s’est envolée durant la crise sanitaire. En août, les Français ont encore placé 1,9 milliard d’euros sur ces deux produits d’épargne . L’encours total sur ces deux placements atteignait 472,4 milliards, selon les chiffres de la Caisse des dépôts publiés mercredi.