Selon le dernier baromètre réalisé par le groupe de protection sociale, Malakoff Humanis, et publié ce jeudi, 42 % des salariés auront eu un arrêt maladie cette année. C’est plus que pendant le Covid puisqu’ils étaient 38 % en 2021 et 36 % l’année précédente.
Mais c’est aussi plus qu’avant la pandémie. Il faut en effet remonter à l’année 2016 pour retrouver un taux équivalent, selon cette étude, réalisée du 5 au 30 mai dernier auprès d’un échantillon représentatif de 1.800 salariés et 400 dirigeants.
L’écart se creuse entre les femmes et les hommes
Dans le détail, ces arrêts concernent plus particulièrement les jeunes de 18-34 ans (46 %), tandis que les plus de 50 ans sont sous-représentés (34 %). La prescription d’arrêts maladie est en baisse chez les managers (40 % contre 46 % en 2019 et 42 % en 2021).
Les femmes sont aussi davantage arrêtées que les hommes, avec un écart qui se creuse, passant de 6 points en 2016 à 11 points en 2022. Une femme sur deux (48 %) se dit épuisée ou fatiguée contre à peine plus d’un homme sur trois (37 %).
Les arrêts liés au Covid repartent à la hausse
Une partie de la hausse reste liée à la pandémie. La part des arrêts entraînés par le Covid est ainsi passée de 6 % en 2020 à 12 % en 2021 et 22 % en 2022. Au début de la pandémie, les mesures prises par le gouvernement ont conduit à ce que de nombreux salariés soient déclarés en chômage, y compris lorsqu’ils étaient contaminés. Ce qui a conduit mécaniquement à une baisse du nombre des arrêts de travail pendant les années 2020 et 2021.
Hors Covid, les maladies ordinaires (grippe, rhume, angine, etc.) restent la première cause d’arrêt (27 % des cas) devant les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel qui sont à l’origine de 20 % des arrêts (après 17 % en 2021 et 15 % en 2020), dépassant pour la première fois les troubles musculo-squelettiques (16 %).
Mauvaise santé mentale
Les troubles psychologiques constituent par ailleurs le principal motif des arrêts longs : 28 % en 2022 contre 14 % en 2016, prenant le pas sur les accidents. Les arrêts pour motif psychologique concernent davantage les personnes élevant seules leurs enfants, les femmes, les managers, le secteur de la santé, les professions intermédiaires. Mais aussi les jeunes, puisque parmi les 26 % d’entre eux qui jugent leur santé mauvaise ou moyenne, ils sont un tiers à estimer que c’est le cas sur le plan mental.
