Revenu d’engagement pour les jeunes : le patronat inquiet pour l’apprentissage

Patronat et syndicats n'ont pas encore été associés aux réflexions du gouvernement sur le revenu d'engagement. Du côté des employeurs, on alerte sur la nécessité de ne pas détourner les jeunes de l'apprentissage.


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« Encourager l’insertion professionnelle et l’activité. » Tel est l’objectif assigné au futur r evenu d’engagement pour les jeunes en préparation, a insisté le Premier ministre Jean Castex ce mercredi, à l’issue du séminaire gouvernemental. Le dispositif aura un lien direct avec le monde du travail et l’on s’étonne autant du côté du patronat que des syndicats de ne pas avoir déjà été « sollicités » : aucun d’entre eux n’a été intégré au comité du revenu d’engagement pour les jeunes lancé cet été par la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

Le sujet a bien été évoqué lors des entretiens bilatéraux à Matignon, la semaine dernière , et même avec certains lors de contacts téléphoniques récents. Mais trop rapidement pour qu’aucune précision ne soit apportée, regrettent plusieurs sources. « Sur le revenu d’engagement, on ne sait pas ce qu’ils veulent faire », déplore un représentant patronal.

Des concertations à venir

« Sur l’extension de la Garantie jeunes, ils ont pourtant travaillé avec nous », se rappelle un syndicaliste. Plusieurs se demandent si cette différence ne tient pas en partie à une bataille entre les ministres du Travail et de l’Economie qu’ils ont cru déceler.

« Elisabeth Borne va poursuivre nos concertations de façon à ce que, en lien avec nos partenaires, nous puissions dans les prochaines semaines vous présenter ce dispositif », a déclaré le chef du gouvernement. Les partenaires sociaux vont être mis dans la boucle, confirme le ministère du Travail. Mais ces derniers craignent fort que ce soit trop tard pour peser, les détails du dispositif étant en passe d’être arbitrés.

Matière à discussion

Jean Castex a beau affirmer qu’il s’agira d’un « contrat donnant-donnant » avec son bénéficiaire, la mesure inquiète particulièrement le patronat. « Il ne faut pas que l’aide versée soit un frein à l’accès à l’emploi, il faut qu’elle serve à lever certains freins à cet accès », explique, sous couvert d’anonymat, le représentant d’une des organisations patronales, qui craint que la mesure concerne « un public très large ».

Du côté du patronat, on craint en particulier qu’elle pèse sur l’attractivité de l’apprentissage : « On parle de 500 euros mensuels, ce n’est pas loin des sommes que perçoit un apprenti la première année. » Le revenu d’engagement « doit permettre de remobiliser un jeune » et « l’apprentissage, c’est une des voies possibles » vers lesquelles il sera orienté, affirme pour sa part le président de la commission de l’insertion du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), Antoine Dulin.

Au patronat, on insiste sur le fait qu’il y a matière à discussion. « On partage le constat qu’il existe des jeunes ne pouvant pas entrer directement en apprentissage, on a déjà fait des choses sur le sujet par le passé et on est prêt à travailler par exemple sur des dispositifs de mise à niveau », souligne-t-on à l’U2P.

Du côté de la CPME, on insiste sur l’intérêt qu’il y aurait à aller regarder du côté de la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POE I) et non pas collective, qui consiste à financer une formation pour accéder à un poste précis dans une entreprise.


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