Tarifs des consultations médicales : les syndicats vont consulter leurs troupes

Après de longues et houleuses négociations avec la Sécurité sociale sur les futurs tarifs des consultations, les syndicats de médecins libéraux ont décidé de solliciter leurs adhérents. Selon eux, le compte n'y est pas.


Les négociations très tendues entre les syndicats de médecins libéraux et la Sécurité sociale sur les futurs tarifs des consultations ont pris fin jeudi en début de soirée et les syndicats vont maintenant consulter leurs troupes, selon des sources concordantes.

Les négociations de mercredi et jeudi ont permis des « améliorations sur des détails, mais l’essentiel est inchangé », a regretté Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le principal syndicat représentatif chez les médecins généralistes.

Des syndicats peu satisfaits

MG France va désormais procéder à une consultation interne, avec « un vote ce week-end » et une annonce des résultats du vote dimanche soir, a-t-elle indiqué.

Les autres syndicats vont également procéder à des concertations ou consultations dans les jours ou les semaines à venir. Corinne Le Sauder, la présidente de la Fédération des médecins de France, a indiqué que son organisation consulterait ses troupes après une assemblée générale, les 10 et 11 mars prochain.

« La Cnam n’a fait que des modifications à la marge », a-t-elle regretté. « Les lignes rouge vif sont devenues plus claires, mais on n’est pas passé au vert », a-t-elle ajouté.

Un bonus pour combler la désertification médicale

La Cnam propose aux médecins une revalorisation de 1,5 euro pour toutes les consultations, portant ainsi la consultation de base du médecin généraliste à 26,5 euros, un montant jugé insuffisant par les médecins (la consultation est à 25 euros depuis 2017).

Elle propose des revalorisations supérieures – 30 euros pour la consultation de base des généralistes par exemple – pour les médecins qui accepteront de prendre des engagements pour augmenter leur offre de soin, pour lutter contre la désertification médicale.

Les médecins doivent notamment s’engager à augmenter leur patientèle, ou bien à embaucher un assistant médical pour les libérer des tâches administratives.

Issue incertaine

Les médecins jugent « humiliant et infantilisant » de devoir prendre les différents engagements réclamés par la Cnam , avait expliqué jeudi matin le docteur Luc Duquesnel, qui représente les généralistes au sein du syndicat CSMF. « Les quelque 40 % de médecins généralistes qui remplissent déjà les critères refuseront de signer ce contrat » pour cette raison, a-t-il expliqué.

Les six syndicats représentatifs de médecins ont en principe jusqu’à mardi prochain pour dire s’ils approuvent ou non la future convention.

Faute d’accord d’au moins un syndicat, représentant au moins 30 % des voix aux dernières élections, la convention ne pourra pas être adoptée et la Cnam s’en remettra à un arbitre pour écrire le futur texte. Il s’agit d’Annick Morel, une ancienne inspectrice générale des affaires sociales.


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