Coronavirus et confinement provoquent une baisse en trompe-l’oeil du chômage au premier trimestre

Calculé au sens du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage a baissé pour atteindre 7,8 %. Le confinement a entraîné une forte baisse du nombre des personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active de poste. Par ailleurs, le recours massif au chômage partiel a fait bondir le sous-emploi à un niveau inédit depuis 30 ans.


Symbole , Logo, de pole emploi illustration. Illustration of the French national employment agency , Pole Emploi, logo , symbol. Marseille, Mars 2020.//CHAMUSSY_lcham001/2004031510/Credit:CHAMUSSY/SIPA/2004031511

C’est sans doute l’un des effets les plus paradoxaux du Covid-19 alors que la pandémie a mis une grande partie de l’économie française à l’arrêt et que près de 10 millions de Français sont au chômage partiel. Selon les chiffres publiés ce jeudi matin par l’Insee, le taux de chômage calculé au sens du Bureau international du travail (BIT) a baissé au premier trimestre.

Ce taux s’est en effet replié de 0,3 point en France, pour s’établir à 7,8 % de la population active . Sur cette période, l’Hexagone a compté 84.000 chômeurs de moins.

Un chômage plus faible sans amélioration du marché du travail

Pour autant, il n’y a dans ces chiffres ni erreur ni miracle français. C’est en effet une « baisse en trompe-l’oeil », explique l’Insee. Le confinement imposé à partir du 17 mars a entraîné une forte baisse du nombre des personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d’emploi. Parce qu’elles se retrouvaient, par exemple, contraintes de garder leur enfant ou bien encore parce que leur recherche privilégiait des secteurs d’activité à l’arrêt tels que le commerce, l’hôtellerie et la restauration , l’automobile, etc.

« Au total, poursuit l’Insee, le chômage au sens du BIT est donc plus faible pendant cette période de confinement, sans que cela ne traduise une amélioration du marché du travail », expliquent les statisticiens publics Ceux-ci ont donc tenté de calculer ce qu’aurait été la situation de l’emploi sans cette crise. « Sur la base des observations sur les 11 premières semaines du trimestre (c’est-à-dire avant le 17 mars, NDLR), on estime à -0,4 point l’effet du confinement sur le taux de chômage moyen du premier trimestre. Autrement dit, le taux de chômage qui aurait été observé au premier trimestre en l’absence de confinement aurait été quasi stable à 8,2 % », concluent-ils.

Un bond du sous-emploi avec le chômage partiel

Par ailleurs, l’Insee dresse une photographie de la généralisation du chômage partiel sur le marché du travail qui concerne désormais près d’un salarié du secteur privé sur cinq . « Sous l’effet du confinement généralisé intervenu à partir de mi-mars, le sous-emploi bondit de 2,7 points en moyenne sur le trimestre, pour atteindre 8,0 % des personnes en emploi, un niveau inédit depuis que l’Insee le mesure », c’est-à-dire depuis 1990.

« Cette hausse résulte directement de celle du nombre d’actifs occupés en chômage partiel (+3,1 points en moyenne sur le trimestre) », expliquent encore les statisticiens publics, qui avertissent cependant que du fait du calendrier de la crise, les chiffres trimestriels sont à prendre avec précaution. « Le sous-emploi et le chômage partiel calculés en moyenne sur l’ensemble du premier trimestre ne rendent qu’en partie compte de leur très forte augmentation en fin de trimestre », avertissent-ils.


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