Pas encore officiellement décrété, le troisième confinement est déjà dans toutes les têtes . Le patronat fait ainsi déjà pression pour que celui-ci ralentisse le moins possible l’activité économique. Ce lundi, Geoffroy Roux de Bézieux a ainsi plaidé pour que « ce confinement possible ne soit pas un désastre supplémentaire pour une économie qui est déjà très mal en point » et a demandé le maintien de l’ouverture de « tous les commerces ».
« Ce que nous demandons, c’est de trouver le bon équilibre. Et ce bon équilibre ce serait de laisser les commerces ouverts », a expliqué le président du Medef sur BFMTV, estimant que les expériences passées avaient montré que « les commerces pouvaient rester ouverts sans provoquer de contamination ».
Débat absurde
Le dirigeant patronal veut éviter de retomber dans « le débat un peu absurde » du deuxième confinement où le gouvernement avait fait la distinction entre les commerces dits essentiels et ceux catalogués non essentiels . Pour que tous puissent rester ouverts, il appelle à une réflexion « sur des systèmes de rendez-vous, peut être des horaires ».
Geoffroy Roux de Bézieux exprime également le souhait que les écoles restent ouvertes durant ce possible troisième confinement. « D’abord pour les élèves […] et ensuite parce que si les écoles sont fermées cela a un impact sur l’économie », a-t-il expliqué.
« D’une manière générale, il faut que ce reconfinement soit le plus court possible car l’économie française est en difficulté », a ajouté le dirigeant patronal. Il estime que « 80 % de l’économie française tourne à peu près correctement » à un niveau inférieur de 5 % à la normale, et que même 5 % des secteurs « marchent très bien ».
Aides insuffisantes
En revanche, pour les 15 % restant qui regroupe ce qu’il appelle « l’économie présentielle » (tourisme, restaurations, sports etc. et leurs fournisseurs), « les gens s’enfoncent ». Geoffroy Roux de Bézieux estime que les « aides ne sont pas toujours suffisantes, notamment pour des boîtes de taille intermédiaire » et que le « moral s’enfonce ».
« C’est là que le quoi qu’il en coûte doit continuer », a-t-il avancé. Le gouvernement a annoncé la semaine dernière que des crédits non dépensés en 2020 seraient réaffectés aux aides d’urgence cette année, même s’il espère toujours mettre fin au « quoi qu’il en coûte » cette année si la pandémie finit par refluer . Geoffroy Roux de Bézieux a d’ailleurs concédé qu’il « fallait réfléchir à être moins aidant » pour les secteurs qui ne sont plus dans la crise la plus aiguë.