C’est un signal d’alarme. Dans une étude publiée jeudi 29 septembre, relayée par Le Figaro, le Conseil d’analyse économique (CAE) s’est penché sur certains facteurs permettant d’analyser la baisse de la productivité en France. Deux se distinguent : des insuffisances de compétences en mathématiques, ainsi que sur le plan socio-comportemental (capacité à l’organisation, à l’adaptation et au travail en équipe).
L’inquiétude est forte, selon le CAE, rattaché à Matignon : en quinze ans, l’écart de productivité a créé une différence de quatre points de PIB par rapport à l’Allemagne. Le constat est similaire avec les Etats-Unis, qui ont gagné six points par rapport à la France. Dans les années 2000, Berlin a su changer de braquet pour rattraper son retard dans les classements Pisa. D’après le CAE, une politique similaire dans l’Hexagone pourrait conduire à une « hausse de la croissance annuelle par habitant d’environ 0,2 point » (soit trois points de PIB, pour 75 milliards d’euros par an sur quinze ans).
« Choc Pisa ». Las, c’est au tour de la France de faire face à un « choc Pisa » : le CAE souligne une « dégradation continue du niveau moyen des jeunes Français en mathématiques depuis 30 ans, aussi bien parmi les meilleurs élèves que parmi les moins bons ». « Il est possible de faire des progrès importants en seulement un quinquennat », précise l’organisme, en citant les exemples allemand et portugais. Pour tout ce qui relève du domaine dit socio-comportemental, la mise en place d’un « système d’évaluation régulière des compétences » est avancée.
Autre solution : ouvrir davantage les carrières aux femmes, ainsi qu’aux jeunes de milieux moins favorisés. Et ce, en élargissant aussi le spectre des territoires de provenance. Deux pistes sont évoquées : la mise en place d’une « stratégie nationale d’innovation par tous » financée à hauteur de 100 millions d’euros et la réorientation du crédit d’impôt recherche (CIR, avec un plafonnement à 20 millions d’euros et un taux de subvention progressant de 12 points).