Il y a dix ans, Samuel de Gentil imaginait Toutenvélo, un service de transport et déménagement à vélo. Depuis, juchés sur leurs vélos électriques et leurs remorques « logotés » d’un panda, les cyclo-logisticiens des sociétés coopératives indépendantes sillonnent les centres-villes de Rennes, Dijon, Marseille, Caen, Rouen et bientôt Le Havre.
A Rouen, le premier confinement avait entraîné une petite baisse d’activité, « car nous n’étions pas suffisamment équipés », explique Arthur Desmitt, coursier associé à l’entreprise depuis juillet 2020. Depuis, « nous sommes passés de 5 à 10 coursiers sur le dépôt rouennais, surtout grâce à la demande de transporteurs partenaires DHL, UPS et Ciblex ». Ainsi, Toutenvélo a devancé ses projets 2021.
La demande est de plus en plus forte
« Dès la fin septembre, nous avons proposé notre service de coursiers aux commerçants et entreprises. Le but est de les aider en plus du click and collect, notamment pour les commerces où il faut plus d’une heure pour venir récupérer le colis, et cela à un prix raisonnable. Pour des magasins d’alimentations, des fleuristes, des libraires et même des prothésistes dentaires, nous pouvons livrer, dans la journée, des marchandises de 0 à 300 kilos. On vient de débuter et la demande est de plus en plus forte », complète Arthur Desmitt.
Pour Paul Billington, le gérant de la librairie anglaise ABC Bookshop installée au cœur des petites rues rouennaises, « c’est vraiment un service pour nous et nos clients français ou expatriés qui ont besoin de culture. Pour des commandes avant 16 heures, c’est livré dans la journée. Je n’ai pas de site Internet, mais je peux les contacter par téléphone, SMS ou mail. Le coût, je le partage en fonction du volume. Normalement, je vais rouvrir le 1er décembre, mais je continuerai à proposer ce service ».
Les principes qui séduisent, eux, restent les mêmes : « réduire la circulation en ville sans pollution ni bruit, sans besoin de place de stationnement, et créer des emplois en CDI, détaille Arthur Desmitt. Nos valeurs montrent que l’on peut faire un lien éthique entre les clients et les commerçants ».