Les collectivités locales ont obtenu gain de cause sur le relèvement d’une taxe immobilière . Comme le réclamait en particulier la Ville de Paris, elles vont avoir la possibilité d’augmenter la taxe de séjour pour les locations de type Airbnb. Les députés, qui examinent actuellement en première lecture le projet de loi de Finances pour 2021 , ont adopté jeudi un amendement allant dans ce sens.
L’amendement présenté par Christophe Jerretie (Modem) et déposé avec un avis favorable du gouvernement, permet de relever le plafond qui s’appliquait. Si elles le souhaitent, les collectivités locales pourront faire passer de 2,30 à 4,10 euros au maximum la taxe de séjour par personne et par nuitée pour les locations de type Airbnb, soit le même plafond que pour les palaces. D’autres groupes politiques avaient déposé des amendements similaires.
« Inéquité » avec les hôtels
Le député Pierre-Yves Bournazel (Agir), par ailleurs conseiller de Paris, a appuyé l’amendement, qu’il juge « juste, pertinent et très pragmatique ». La mesure correspond à une « légitime demande » de la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a-t-il ajouté à l’Assemblée.
Il s’agit de réparer une « inéquité » avec les hôtels et aussi d’être au niveau d’autres capitales européennes, a soutenu le rapporteur général du Budget, Laurent Saint-Martin (LREM).
« Au moment où l’activité touristique redémarrera, est-ce que l’on souhaite qu’Airbnb rafle la mise ? […] Ou souhaite-t-on que l’hôtellerie classique, qui paie des impôts, participe à l’activité économique de la ville et créé des emplois, puisse en bénéficier ? », s’était interrogé jeudi Paul Simondon, l’adjoint à la mairie de Paris en charge du budget et des finances.
Pour les hébergements touristiques non classés, la taxe de séjour, qui est fixée par chaque collectivité locale, varie de 1 à 5 % du prix de la nuitée par personne, sans pouvoir aller au-delà de 2,30 euros.
Si elle est conservée dans le texte qui sera voté définitivement par le Parlement, cette nouvelle mesure permettra aussi aux collectivités locales de remplir un peu plus leurs caisses. En 2019, selon les chiffres avancés par Airbnb, la plateforme leur avait reversé 58 millions d’euros de taxe de séjour , soit plus du double qu’en 2018 (24 millions). Ce sont la Ville de Paris (15,3 millions d’euros), ainsi que les métropoles de Marseille (2,3 millions) et de Nice (1,8 million) qui ont été les principales bénéficiaires. Les villes de moins de 3.500 habitants ont également perçu au total plus de 10,5 millions d’euros. Les recettes de 2020 ne seront évidemment pas de ce niveau.