C’est une bonne nouvelle qui risque d’être remise en cause par le reconfinement imposé par la situation sanitaire. Selon les premières estimations publiées ce vendredi par l’Insee , l’emploi salarié privé a fortement rebondi cet été. Il a affiché une hausse de 1,8 % au troisième trimestre. Sur cette période estivale, qui court de fin juin à fin septembre, quelque 344.400 créations nettes d’emploi ont été recensées.
Pour autant, ce rebond ne permet pas d’effacer les pertes des six mois précédents : – 491.600 au premier trimestre et – 158.400 au deuxième. A la sortie de l’été, l’emploi salarié privé demeurait toujours inférieur de 1,1 % au niveau constaté un an plus tôt. Et il retrouve un niveau comparable à celui de fin septembre 2018.
Forte reprise de l’intérim
Signe des incertitudes qui pesaient toujours pendant l’été, l’intérim a continué de se redresser au troisième trimestre. Il affiche une hausse de 23,5 % sur cette période (+135.900 emplois) supérieure à celle constatée au printemps (+22,9 % avec 107.800 emplois supplémentaires).
Là encore, cependant, ce redressement est insuffisant pour effacer la chute historique du début d’année (−40,4 % soit −318.100 emplois) et l’intérim reste inférieur au niveau qui était le sien un an auparavant. Avec une baisse de 9,7 % (soit −76.900 emplois), il est de fait proche de son niveau de début 2017.
Hors intérim, l’industrie tarde à suivre le mouvement de reprise
Hors intérim, l’emploi salarié privé augmente de 1,1 % (+208.500). Il rebondit dans la construction, les services marchands et les services non marchands. Mais baisse de nouveau dans l’industrie.
Dans le détail c’est dans la construction que la situation est la mieux orientée., L’emploi y augmente de 1,1 % après une quasi-stabilité au trimestre précédent (soit +15.900 emplois après – 100). Et il dépasse désormais son niveau d’avant-crise! Sur un an, il progresse de 1,7 % (+24.300).
Dans les services marchands, toujours hors intérim, le rebond est plus important (+1,4 % après – 1,8 % le trimestre précédent) mais en dépit de la création de 162.000 emplois, le secteur demeure inférieur de 1 % à son niveau constaté un an plus tôt. L’emploi privé dans les services non marchands rebondit également sur le trimestre : +1,5 % (soit +37.000) après −0,9 % au deuxième trimestre (soit −21.600). Et sur un an il augmente de 0,4 % (soit +9.600 emplois).
Seul l’emploi industriel hors intérim a continué de faire grise mine sur cette période. Il affiche une nouvelle baisse. Pour autant, le repli constaté de 0,2 % (soit – 4.900 emplois) est nettement moindre que celui du trimestre précédent (-0,9 % soit – 28.300 emplois). Sur un an, la baisse dans l’industrie reste limitée à – 1,4 %, soit – 43.800 emplois.