C’est une première indication. Et elle est positive pour les armées et l’industrie de défense française. “Lorsque nous examinerons le prochain budget, je ne doute pas que certains de nos crédits de paiements auront augmenté, afin d’amplifier la relance”, a assuré le 10 avril la ministre des Armées Florence Parly lors de son audition au Sénat. Premier investisseur de l’État, le ministère des armées aura “un rôle particulier à jouer lorsqu’il s’agira de relancer l’économie française”, a-t-elle expliqué.closevolume_off
Le ministère dispose, dans le cadre du programme 146 (Equipements militaires), “de moyens importants pour faire travailler aussi bien nos grandes industries de défense que le tissu de PME qui les entourent”, a fait valoir Florence Parly. Car compte tenu de la récession qui s’annonce, le ministère des armées sera “un acteur clef, avec une responsabilité particulière”, a-t-elle insisté. Interrogés par La Tribune, certains industriels de l’armement ne demandent ni plus, ni moins que le respect de la LPM (Loi de programmation militaire). Et ils rappellent que cette industrie produit 100% “Made in France” ou presque.
L’industrie au service des armées
Le ministère des Armées a demandé dès le début de la crise du Covid-19 aux industriels de la défense de maintenir leurs activités industrielles indispensables aux forces armées pour qu’elles poursuivent leurs missions. Florence Parly l’a redit vendredi dernier : “La continuité de l’industrie de la défense est essentielle à nos opérations”. En outre, elle a demandé au délégué général pour l’armement de porter “une attention spéciale à la trésorerie des PME, et de réduire les délais de paiement”. Pour suivre au plus près la santé financière et économique de la base industrielle et technologique de défense, le ministère a dressé une cartographie précise de la situation des entreprises.
Le ministère porte également une attention à ses nombreux fournisseurs. Dans ce cadre, elle a demandé à ce que toutes les factures de moins de 5.000 euros soient traitées selon une procédure accélérée. “Depuis le 20 mars, nous en avons payé 22.000, pour un montant de 23 millions d’euros, a souligné Florence Parly. Hier, à Metz, la personne en charge de cette procédure m’a dit que 1.500 des 2.000 factures qui étaient en stock au début de la crise ont été réglées en quelques jours. Les équipes de la direction générale des finances publiques se montrent très réactives et assurent rapidement le paiement final”.
Le budget des armées pour l’heure épargné
Pour l’heure, le ministère est épargné au niveau budgétaire. Le premier projet de loi finances rectificative (PLFR), adopté il y a quelques jours, “n’a aucun impact sur le budget de mon ministère, a affirmé la ministre. Le second, qui sera présenté au prochain conseil des ministres, ne l’affectera pas davantage”. En outre, a-t-elle souligné, “nous veillerons à ce que les réflexions sur le système de santé publique prennent en compte le service de santé des armées”. D’une façon générale, il est “un peu tôt pour parler du coût de l’opération Résilience (notamment sur le programme 146, ndlr), d’autant qu’il faudra apprécier l’impact de cette crise sur le budget global des armées : certaines activités ont été moins importantes que prévu, aussi”.