Budget : les effectifs de fonctionnaires vont être stabilisés l’an prochain

Dans le cadre du débat d'orientation sur les finances publiques, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé 7 milliards d'euros de crédits supplémentaires au budget de l'Etat en 2021, hors plan de relance.


French Junior Industry Minister Agnes Pannier-Runacher, le French Economy and Finance Minister Bruno Le Maire, French Junior Minister of Public Action and Accounts Olivier Dussopt and French Junior Minister of Small and Medium Entreprises Alain Griset arrive to attend the first weekly cabinet meeting after the government reshuffle, at the Elysee Palace in Paris on July 7, 2020. (Photo by Ludovic Marin / AFP)

L’heure n’est plus à la déflation des effectifs de fonctionnaires. Devant l’Assemblée nationale, ce jeudi, à l’occasion du débat d’orientation sur les finances publiques , le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a évoqué une « maîtrise de l’évolution de l’emploi public ». « Il y aura des augmentations d’emplois dans des politiques jugées prioritaires comme la police, la justice et la santé. Mais il y aura aussi des réductions d’effectifs dans les secteurs où cela est possible. Je pense en particulier au ministère que je dirige », a-t-il précisé.

Pour mémoire, en 2019, 3.600 postes ont été supprimés , alors que l’objectif était de 1.600 (4.100 avec les opérateurs) – ce qui n’a d’ailleurs pas empêché une progression de la masse salariale de l’Etat. Mais le budget 2020 avait déjà prévu une quasi-stabilité pour cette année.

Le gouvernement n’a pas publié de prévisions d’évolution des effectifs par ministère mais, à Bercy, on évoque à nouveau une « stabilisation » de l’emploi public au sein des administrations et des opérateurs l’an prochain. Il s’agit d’assumer « une surcharge de travail temporaire » liée à l’épidémie de Covid-19 et « l’accompagnement social des conséquences de la crise » (on peut penser à Pôle emploi par exemple).

Cet écart « ne remet pas en cause les objectifs du président de la République », qui a déjà renoncé à supprimer 50.000 emplois publics durant son quinquennat au sein de l’Etat (70.000 dans les collectivités locales), suite à la crise des gilets jaunes, visant désormais 15.000 postes en moins en cinq ans. Une partie des « moindres baisses d’emploi » sera temporaire, assure-t-on à Bercy.

Un plan de relance trop tardif

Bruno Le Maire et son ministre délégué Olivier Dussopt ont annoncé une hausse des crédits des missions du budget de l’Etat de 7,2 milliards d’euros pour 2021, hors plan de relance. Les dépenses ordinaires croîtront de 2,6 %, donc « moins vite que la richesse nationale », souligne-t-on à Bercy. En loi de finances initiale pour 2020, la hausse était de 5,9 milliards.

Les mesures du nouveau plan de relance de 100 milliards, qui sera présenté le 24 août, seront cantonnées dans une mission budgétaire spécifique , tout comme la dette « Covid » sera isolée de la dette ordinaire de l’Etat. Un choix semblable avait été fait après la crise économique de 2008. L’objectif du gouvernement est de débloquer un maximum de fonds pour la relance dès 2021, autour de quatre axes : souveraineté économique, transition écologique, compétences, solidarité.

« Ce gouvernement n’est pas suffisamment en mode urgence », a critiqué la députée socialiste Valérie Rabault jeudi en séance, estimant que le plan intervient « beaucoup trop tard », notamment pour les jeunes de moins de 25 ans, qui n’ont pas droit au RSA et n’ont plus d’aide à la recherche du premier emploi.

Attention à « ne pas confondre les comptes publics et les contes de fées », a également attaqué le président LR de la commission des finances de l’Assemblée, Eric Woerth. Le député aurait aimé que le gouvernement commence à expliquer comment 160 milliards de dépenses exceptionnelles sur trois ans vont être financés.

Mécontent de ne pas voir figurer les 8,2 milliards de revalorisations salariales hospitalières du Ségur dans les nouvelles dépenses ordinaires (elles relèvent en fait du budget de la Sécurité sociale, tandis que les 6 milliards d’investissement hospitalier seront dans le plan de relance), Eric Woerth a jugé « saugrenu » de créer un « cinquième risque » dépendance alors que « tous les risques sont en déficit ».

L’impact budgétaire des lois de programmation

Les principales augmentations hors relance sont liées à des engagements pluriannuels de revalorisation et d’investissement, avec d’abord la loi de programmation militaire (+1,7 milliard en 2021) dont la trajectoire est respectée malgré la crise, et dans une moindre mesure celle de la justice (+450 millions) ou de la recherche, qui n’est pas encore votée (+320 millions).

L’éducation nationale tient le deuxième rang en termes de progression des dépenses (+1,34 milliard), en raison d’une masse salariale importante qui augmente naturellement, mais aussi d’un « surplus lié aux revalorisations des enseignants », explique Bercy. Les concours financiers aux collectivités territoriales s’accroîtront d’un milliard d’euros, dont 300 millions pour compenser la suppression des frais de gestion de la taxe d’habitation et 250 millions au titre du nouveau fonds de sauvegarde.

Côté économies, aucune annonce nouvelle, mais la stabilité ou la légère diminution de certains budgets traduit les efforts engagés sur plusieurs années, comme sur le logement (réforme des APL) et l’audiovisuel public.


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