Comment faire rentrer l’édredon dans la valise ? Voilà plusieurs semaines que les équipes de Bercy suent à grosses gouttes pour limiter autant que possible la progression des dépenses publiques l’an prochain. Les contraintes étaient fortes : les hausses de crédits étaient inévitables pour le ministère de la Défense (1,7 milliard), de la Justice (700 millions) et de la Recherche (900 millions), guidées par des lois de programmation votées durant le quinquennat .
A cela s’ajoutaient des engagements pris pour certaines missions jugées prioritaires, comme l’Education (700 millions) ou la sécurité intérieure (800 millions). Mais Bruno Le Maire a pris soin d’ajouter qu’une moitié de l’augmentation de 10,8 milliards de la dépense en 2022 résultait de « dépenses de soutien liées à la crise ». Par ailleurs la relance va aussi être étoffée. Revue de détails de ces crédits supplémentaires.
· Le succès de « Ma Prime Renov’»
Pour la rentrée, le gouvernement promet un nouveau plan d’investissements, qui devrait bénéficier au « nucléaire, aux semi-conducteurs, aux biotechnologies ou à l’hydrogène », selon Bruno Le Maire. Mais sans attendre ce nouveau volet, le ministre de l’Economie veut aussi faire vivre les 100 milliards du plan de relance déjà voté l’an dernier. Cela profitera notamment à « Ma Prime Rénov’», qui va voir son budget crédité de 2 milliards supplémentaires. La conséquence du succès de ce dispositif d’aide à la rénovation thermique : plus de 380.000 ménages ont déposé une demande au premier semestre 2021, soit « le double des demandes déposées sur toute l’année 2021 », selon Bruno Le Maire.
· La prolongation de mesures de soutien
Le gouvernement veut toujours mettre fin progressivement aux aides versées aux entreprises (activité partielle, fonds de solidarité), même si Bruno Le Maire reconnaît qu’il sera particulièrement attentif fin août, lors du point de situation qui sera fait, au sort de certains secteurs qui connaissent « un redémarrage plus difficile » (tourisme, transport, évènementiel). Pour les ménages, en revanche, une prolongation a été décidée pour certains dispositifs. Ainsi, une enveloppe d’environ 250 millions est prévue au budget Enseignement supérieur pour les bourses sur critères sociaux mais surtout la prolongation du ticket à un euro pour les restaurants au CROUS. Toutefois, ce dispositif a été raboté puisqu’il ne concerne plus que les étudiants boursiers. Par ailleurs, environ 500 millions ont été dégagés pour l’hébergement d’urgence.
· Ce qui est prévu pour les jeunes
Ce budget doit traduire plusieurs promesses faites aux jeunes. Ainsi, 100 millions sont prévus pour le « Pass sport » finançant une partie de l’adhésion à une association sportive. La dotation du « Pass culture » doit aussi être triplée à 200 millions d’euros, pour financer notamment la montée en charge au bénéfice des collégiens et lycéens. Par ailleurs, 100 millions d’euros sont prévus pour accueillir 50.000 jeunes volontaires au Service national universel (25.000 prévus en 2021). Enfin, l’exécutif prévoit 500 millions supplémentaires pour la prolongation du plan « 1 jeune, 1 solution ».