Il s’agit d’un des axes forts de la loi pouvoir d’achat adoptée cet été, négociée de haute lutte entre le camp présidentiel et Les Républicains. La prolongation de la remise sur les carburants jusqu’au 31 décembre prochain a été actée ce mardi par un décret paru au « Journal Officiel ».
La ristourne , mise en place depuis avril pour aider les consommateurs à assumer des hausses de prix historiques , est actuellement de 18 centimes le litre TTC . Au 1er septembre, son montant passera à 30 centimes TTC (25 centimes hors taxes) pour les gazoles et essences. Au 1er novembre, son montant sera minoré à 10 centimes (8,33 centimes HT), jusqu’au 31 décembre.
Une aide aux petites stations
Le décret instaure également une aide aux exploitants de petites stations-service. Ceux qui en font la demande pourront recevoir 3.000 euros si leur station a vendu moins de 500 hectolitres par mois en moyenne sur 2021. Ce sera 6.000 pour celles qui écoulent entre 500 et 1.000 hectolitres.
Pour ces entreprises, il s’agit d’une « compensation financière », la ristourne ayant engendré pour elles « des difficultés financières préoccupantes ». En effet, à la mise en place de la ristourne en avril, nombre de ces stations possédaient encore un stock de carburants achetés aux prix d’avant la ristourne, et qu’ils ont dû vendre aux prix remisés, pour rester compétitives face aux grandes stations, explique la Fédération nationale de l’automobile (FNA), qui représente les artisans du secteur.
Des préoccupations des stations indépendantes
Ce mardi, la FNA s’est félicité d’avoir « enfin obtenu gain de cause », tout en se préoccupant de la suite, puisqu’au 1er septembre les stations qui ont encore du carburant remisé à 18 centimes devront à nouveau faire de l’avance de trésorerie pour remiser à 30 centimes. La fédération déplore aussi que l’Etat, « garant d’une concurrence saine et loyale », ait, par la voix du ministre Bruno Le Maire, accordé « un coup de projecteur » au réseau de TotalEnergies , qui applique une remise complémentaire.
Pour la FNA, « les stations-service non-membres du réseau Total risquent de voir leur volume de ventes fortement chuter les quatre prochains mois. Cette publicité gouvernementale est au bénéfice, certes, des automobilistes, mais fragilisera à nouveau les autres stations, notamment les indépendantes indispensables au maillage territorial », appréhende-t-elle.