Près de 563.000 emplois en équivalent temps plein (ETP). C’est ce que représente le secteur des éco-activités, sur lequel mise massivement le gouvernement dans son plan de relance pour développer l’activité, selon une étude que vient de publier le Commissariat général au développement durable (CGDD) , le « bureau d’études » du ministère de la Transition écologique. Relatif à l’année 2018, ce chiffre marque une progression 4,4 % par rapport à 2017.
C’est un peu moins que la hausse enregistrée cette année-là (+5,8 %), mais le rythme de création des emplois est encore important. Désormais, ces éco-emplois représentent 2,1 % de l’emploi intérieur total français contre 2 % en 2016.
Petite précision, « il ne s’agit pas nécessairement de créations nettes d’emplois », préviennent les experts du CGDD. Dans certains secteurs, des activités environnementales ont pu se substituer à d’autres, comme c’est le cas dans l’agriculture où le bio est en constante progression depuis le début des années 2000. Au point d’être le premier pourvoyeur d’emplois verts avec 100.300 emplois à son actif en 2018, soit plus du triple de ce qu’il représentait en 2004.
La part du bio dans l’emploi agricole est passée de 3 à 13 % en près de quinze ans, du fait notamment de l’augmentation du nombre d’exploitations (41.620 en 2018, soit deux fois plus qu’en 2010) qui, maintenant, représentent près de 10 % du « parc » agricole français.
Forte hausse de l’emploi dans les énergies renouvelables
La deuxième place sur le podium des éco-activités revient aux métiers de la maîtrise de l’énergie, où la progression a été moins rapide mais forte, pour atteindre plus de 91.000 emplois. Ces dernières années, l’activité a été moins soutenue dans ce domaine, entraînant une progression limitée de la main-d’oeuvre (+1,3 % en 2018, contre +4 % en 2017). Mais le contexte évolue. Certains grands objectifs, comme ceux fixés dans la stratégie nationale basse carbone ( SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) , « offrent des opportunités en matière d’activités et d’emplois […] pour les années à venir », indiquent les experts du CGDD.

Suivent les activités qui concourent à la gestion des déchets (84.250 ETP), à celle des eaux usées (60.250) et surtout celles liées aux énergies renouvelables, où le nombre d’emplois a plus que doublé en près de quinze ans pour s’établir à 68.150 ETP. L’étude du CGDD y voit « l’effet de la réglementation est des mesures incitatives » dont ce secteur fait l’objet et dont la part dans le mixe énergétique doit fortement s’accroître. Entre 2017 et 2018, 3.400 emplois ont été créés dans les énergies renouvelables, soit une hausse de 5,2 %.
Dans d’autres domaines comme la protection de l’air et du climat, la lutte contre les nuisances sonores, la préservation de la biodiversité ou la récupération de déchets et de matériaux triés, les effectifs sont encore assez modestes. Leur nombre varie entre environ 20.000 emplois pour les mieux lotis (récupération et recyclage de matériaux, protection de la biodiversité) et plusieurs milliers pour les autres. Mais ils connaissent une progression de main-d’oeuvre très rapide.
« La croissance de l’emploi repose largement sur celle de la production », note enfin l’étude du CGDD à propos de ces éco-activités. Leur production a augmenté de 5,7 % entre 2017 et 2018, atteignant 104 milliards d’euros. C’est 2,5 % de la production française.