Angoulême, Amiens, Beauvais, Caen et bien d’autres encore… Proches de Paris ou pas, les villes moyennes voient leur image évoluer. Mieux desservies qu’avant, elles s’appuient sur leur passé et rivalisent d’innovation. Objectif : être au rendez-vous quand les habitants des grandes métropoles étudient la possibilité d’un ailleurs tout en continuant à travailler dans de bonnes conditions.
ÉVOLUTION : Angoulême soigne son image
La cité charentaise est renommée dans le monde entier pour son festival international de la bande dessinée. Loin de rester coincé dans sa bulle, celui-ci a, au contraire, entraîné dans son sillage le développement d’un riche écosystème autour de l’image, au sens large.
Ainsi, en 1997, a été créé le Pôle Image Magelis. Il est devenu un acteur majeur du secteur en Europe et couvre toute la chaîne, de la formation à la production. À terme, seize écoles supérieures accueilleront 1 500 étudiants. Un bassin d’emplois fait travailler 1 500 professionnels dont 1 000 dans l’animation, 100 créateurs de jeux vidéo et 250 auteurs de BD.
Le tissu économique comprend 250 entreprises, avec cinq studios spécialisés dans le son et une quarantaine en animation et jeux vidéo. Enfin, le festival d’origine a été rejoint par plusieurs autres comme ceux du film francophone, du film court ou du film en relief appelé « Courant 3D ».
Au fil des ans, un véritable quartier de l’image a émergé en bord de Charente, parfois dans des chais du XIXe siècle très bien restaurés. C’est l’endroit où il faut être ! « Les écoles recrutent sur place les formateurs professionnels qu’elles font intervenir dans leur cursus, précise Jérôme Sourisseau, président du Pôle Image Magelis. Les entreprises puisent dans le vivier local des diplômés. Mais ces derniers trouvent aussi du travail à l’international : Magelis essaime partout dans le monde, car sa réputation dépasse nos frontières. Par ailleurs, technologies, innovations et créativité autour de l’image ont des applications très larges : la 3D ou les simulateurs en réalité virtuelle issus des jeux vidéo servent, par exemple, à inventer des process de formation immersive. »
Le pôle image, qui constitue l’une des quatre filières d’excellence angoumoisines, rencontre le monde de l’industrie et des grands groupes. « Les autres secteurs porteurs sont les spiritueux, notamment autour du cognac, le packaging, issu de la production historique de papier à Angoulême », détaille Nathalie Vigner-Fraineau, responsable marketing à la direction de l’attractivité, de l’économie et de l’emploi de l’agglomération.
« Il faut aussi compter avec la mécatronique de pointe, c’est-à-dire l’alliance de la mécanique, de l’informatique, de l’automatique et de l’électronique, poursuit-elle. On y rencontre des start-up, des PME et de grandes sociétés comme Saft, Leroy Somer, Nexeya, Schneider Electric, Naval Group, etc. »