Commerce : le gouvernement tente d’endiguer la grogne contre les « dark stores »

De nombreuses villes veulent interdire ces entrepôts installés dans d'anciens magasins qui servent aux acteurs de la livraison ultrarapide. Les élus les considèrent comme des trous noirs dans les rues commerçantes. Bercy clarifie leur cadre juridique en les considérant comme des entrepôts en attendant la fin de la concertation entre les parties prenantes.


Gorillas worker made a demonstration for better working conditions in Berlin on the 17.07.21. Worker are protesting, because of the bad working conditions and bad material.

Les ministères de l’Economie et du Logement veulent clarifier le statut juridique des « dark stores », ces magasins fermés au public qui servent d’entrepôt aux acteurs de la livraison ultrarapide, les Getir, Gorillas et autres Flink. Magasins ou entrepôts ? La qualification a des conséquences sur la légalité de ces lieux hybrides. Une concertation a été ouverte entre les parties prenantes, opérateurs et villes. En attendant, le gouvernement les considère comme des entrepôts.

Les grandes villes ne veulent pas sombrer dans ce qu’elles considèrent comme le côté obscur du commerce. A Paris comme à Nantes ou Bordeaux, le sujet se limite aux métropoles, les élus souhaitent la fermeture des « dark stores ». Ils sont réputés abîmer l’animation des centres-villes. Ces locaux sans public et souvent sans vitrine constituent des trous noirs dans les rues commerçantes. Les commerçants voisins ne bénéficient pas du trafic de la clientèle. Les livreurs quand ils utilisent des deux roues motorisées, créent des nuisances, d’autant que le pic d’activité se situe entre 19 heures et 23 heures. Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, en février 2022, la capitale comptait 60 « dark stores » dont la moitié était installée dans d’anciens commerces et l’autre dans d’anciens bureaux et parkings ou d’entrepôts. On en dénombre 10 à Lyon, 2 à Nice et un à Nantes.

Points de retrait

« Nous découvrons avec beaucoup d’inquiétude un projet d’arrêté qui légalise de fait les dark stores » s’est exclamé mercredi sur Twitter Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la Ville de Paris. Le texte prévoit que si les entrepôts sont équipés d’un point de retrait des commandes accessibles au public, ils seraient considérés comme des commerces.

Le gouvernement a précisé ce jeudi que ce texte n’était qu’un document de travail et qu’il fallait attendre la fin de la consultation en cours. Dans l’attente, l’exécutif précise le statut des « dark stores ». Il les considère de fait comme des entrepôts. Cela signifie que ceux qui s’installent dans d’anciens commerces doivent demander aux villes l’autorisation d’un changement de destination. Les villes ont toute liberté de préciser dans leurs plans locaux d’urbanisme si elles autorisent ce type de locaux et combien.

Une part marginale du commerce

Reste que la question des points de retrait brouille les cartes. Si le « dark store » ouvre un point de retrait, il accueille alors du public et peut être considéré comme un commerce et n’a dont pas l’obligation de demander un changement de destination. Le débat ouvert lors des Assises du commerce fin 2021 porte sur la part des activités, entreposage et commerce. Le gouvernement se défend de vouloir encourage le « quick commerce » mais le reconnaît comme une nouvelle tendance de consommation.

Après une floraison d’acteurs , le jeune marché de la livraison ultrarapide s’est resserré. Le nombre d’acteurs est passé de 9 à 4. Les levées de fonds qui ont financé cette activité se tarissent. Les experts estiment que le marché a représenté 150 millions d’euros en 2021 et 90 millions au cours des quatre premiers mois de 2022. Ces chiffres égalent ceux d’un hypermarché moyen. Il en existait 2.257 en 2020 en France selon la revue « LSA ». Le « quick commerce » reste marginal.


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