Avec sa compagne Virginie Gibaut, formée à l’école hôtelière, le chef Loïc Nortier – passé chez plusieurs étoilés – a ouvert la brasserie Loïc Restaurant à Saint-Pierre-des-Fleurs (Eure) voici deux ans. Avec ses quatre salariés et deux apprentis, il propose une cuisine traditionnelle avec la fierté de pouvoir faire travailler aussi les producteurs locaux.
Seulement avec la crise sanitaire, et comme la plupart de ses confrères, il voudrait pouvoir continuer à cuisiner : « nous avons réussi à faire de la vente à emporter et quelques livraisons lors du premier confinement. Le second n’est pas pareil. Tout le monde travaille sauf nous. Il fallait trouver une solution pour continuer avec moins de personnel ».
Saumon fumé et foie gras maison
Depuis plusieurs mois, le couple réfléchissait à installer un distributeur automatique devant son établissement. « Notamment pour notre saumon fumé et notre foie gras maison ! Mais on ne trouvait pas le temps de s’en occuper. Là, malheureusement, on l’a eu… » raconte Virginie Gibaut. Alors, ils ont décidé de louer un automate de quarante cases réfrigérées qui fonctionne 24 heures/24 et 7 jours/7.
« Chaque jour, dès 7 heures, je cuisine trois plats différents et des desserts. C’est du frais, du local et du fait main. Ils sont disponibles aussitôt dans le distributeur. Pour informer les clients, je rédige ensuite l’ardoise noire que je photographie pour Facebook et que je pose ensuite à côté », détaille Loïc Nortier.
Cela fonctionne bien, car certains jours, le distributeur automatique doit être de nouveau approvisionné. « Mais cela ne comble malgré tout pas notre chiffre d’affaires. On fait cela pour rendre service et ne pas perdre contact avec nos fidèles. C’est aussi une façon de conserver le cap, de préserver les emplois, même si on doit recourir au chômage partiel. Heureusement, les gens sont solidaires. Je ne sais pas ce qu’on va devenir pour les fêtes, mais nous sommes prêts. Les menus sont imprimés pour les ventes à emporter. Les vilains petits canards de commerçants n’ont plus qu’à passer les commandes auprès de leurs fournisseurs… » lance, un peu amèrement, la gérante.