Quarante-deux départements sont désormais classés en « zone rouge » de circulation active du virus. Ainsi en a décidé le Conseil de défense ce vendredi. En fin d’après-midi, le Premier ministre, Jean Castex, en a tiré les conséquences. Il a annoncé le renforcement des circuits dédiés aux personnes prioritaires pour le dépistage . Il s’agit des gens qui présentent des symptômes ou bien qui ont été identifiées comme cas contacts de personnes contaminées et disposent donc d’un bon de l’Assurance-maladie pour se faire tester. Egalement prioritaires, les soignants et assimilés – par exemple, les aides à domicile ou les auxiliaires de vie en Ehpad.
« Le troisième pays qui teste le plus en Europe »
Avec plus de 1 million de tests réalisés par semaine, la France est devenue « le troisième pays qui teste le plus en Europe », s’est félicité Jean Castex. Mais les capacités ont été poussées à peu près au maximum. Et comme il n’est plus nécessaire de disposer d’une ordonnance pour se faire dépister, ça se bouscule dans les centres de prélèvement, qui pour prendre un avion, qui pour montrer patte blanche à son employeur avant de revenir au bureau. « Cela a entraîné des temps d’attente trop importants », a déploré le Premier ministre.
Des créneaux horaires vont être réservés aux personnes prioritaires dans les laboratoires d’analyse biologique. Certains se sont déjà mis en ordre de marche, parfois à la demande du ministère de la Santé. Par ailleurs, des tentes de dépistage dédiées aux personnes prioritaires vont être installées dans les grandes villes, là où l’incidence est la plus forte.
L’Agence régionale de santé d’ Ile-de-France a déjà annoncé le déploiement à partir de la mi-septembre de 20 centres de dépistage qui « fonctionneront 6 jours sur 7 de 8 heures à 19 heures jusqu’à la fin de la période hivernale » et réaliseront au minimum 500 tests par jour. Certaines plages horaires seront dédiées aux publics prioritaires et les résultats seront disponibles sous 24 heures, s’engage-t-elle.
2.000 personnes de plus pour le traçage
Par ailleurs, le Conseil de défense a décidé d’augmenter de 2.000 agents les effectifs dédiés au « traçage » du virus dans la population, à l’Assurance-maladie et dans les Agences régionales de santé. Il a également décidé de ramener à sept jours la durée de l’isolement imposé aux personnes contaminées ou susceptibles de l’être. Cette division par deux a été recommandée par le Conseil scientifique afin d’accroître l’adhésion volontaire de la population aux consignes. Il n’y a pas de sanction pour les récalcitrants, mais Jean Castex a promis « des contrôles de respect de la durée d’isolement », sans plus de précisions.
Enfin, fidèle à sa promesse de laisser agir les responsables sur le terrain, le Premier ministre a renvoyé aux autorités locales et aux préfets des 42 départements « rouges » les décisions difficiles : durcissement des règles de port du masque, baisse de la jauge pour les rassemblements et les événements, restrictions aux horaires d’ouverture des bars et restaurants…
A Marseille, Bordeaux et en Guadeloupe, il a relevé « une évolution préoccupante des taux de contamination chez les personnes âgées » et « des taux élevés d’hospitalisation ». Les préfets concernés devront remettre d’ici à lundi à Matignon un point sur les besoins en lits de réanimation, et des propositions de mesures complémentaires.