Un certain retour à la normale, ce mardi pour les commerçants, n’y changera pas grand-chose : la pandémie de coronavirus aura bel et bien saigné à blanc l’économie française. Interrogé ce mardi matin sur RTL, Bruno Le Maire a estimé que le PIB de l’Hexagone devrait plonger de 11 % cette année.
C’est bien plus que la chute de 8 % que le gouvernement anticipait jusqu’à maintenant. « Le choc de la crise a été extrêmement violent en France », a souligné le ministre de l’Economie et des Finances qui, une fois de plus, a estimé que « le plus dur est devant nous ».
Pour autant, il s’est voulu rassurant. Affirmant qu’en dépit de cette chute brutale de la croissance, il n’avait pas en tête de revenir sur les baisses d’impôts. « Il faut tenir le cap de la baisse des impôts pour les ménages », a-t-il répété. « Le défi principal de l’économie française est le même en 2020 qu’en 2017, c’est relancer la compétitivité constante. »
Les soldes repoussés au 15 juillet
Il a par ailleurs officiellement annoncé que les soldes d’été commenceront cette année le 15 juillet et dureront quatre semaines. Une décision liée à la volonté de l’exécutif de soutenir le petit commerce. Cette date « peut poser des difficultés pour d’autres grandes enseignes […], mais je pense qu’il est légitime de soutenir, dans ces moments très particuliers, ceux qui sont les plus faibles et ceux qui ont les trésoreries les plus menacées. […] C’est une question d’efficacité économique et de justice », a encore estimé le ministre.
Bruno Le Maire a également indiqué que le fonds de solidarité mis en place pour soutenir les PME pénalisées par la crise sanitaire liée au Covid-19 sera maintenu jusqu’à la fin de l’année pour les cafés et restaurants qui rouvrent ce mardi en zone verte, avec une ouverture limitée aux terrasses pour ceux situés en zone orange.
Pressions pour l’octroi du prêt à Renault
Evoquant la situation du constructeur automobile Renault, Bruno Le Maire a de nouveau posé ses conditions pour valider le prêt garanti par l’Etat de 5 milliards d’euros dont le constructeur a besoin. Si le processus de dialogue social « est engagé de manière constructive et transparente, je signerai le prêt garanti de 5 milliards d’euros. Si ce n’est pas le cas et que je vois qu’on est dans une situation de blocage, il faudra poursuivre la discussion », a affirmé le ministre.
« Je souhaite pouvoir le débloquer bientôt parce que Renault a besoin de cet argent pour se reconstituer », a ajouté le ministre. « Tout dépendra de la réunion d’aujourd’hui et de la manière dont Renault va engager ce dialogue social », a expliqué Bruno Le Maire, qui reçoit, ce mardi à partir de 10h30, les représentants syndicaux du site Renault de Maubeuge, les élus locaux et Jean-Dominique Senard, le patron du constructeur automobile, pour évoquer l’avenir de ce site.